Nous vous avons déjà parlé à plusieurs reprises du concept Warka porté par l’architecte italien Arturo Vittori, qui consiste à installer des tours en bambou, munies de filets qui transforment l’humidité de l’air en eau potable. Ce concept existe déjà depuis longtemps et les filets sont souvent mis à contribution car ils ont le pouvoir de se gorger d’humidité pour en tirer de l’eau potable. Mais Warka, ce ne sont pas que des tours en bambou pour obtenir de l’eau potable. Dans le concept de l’architecte, il y a également le projet Warka Sanitation, car produire de l’eau pour cuisiner est une avancée, mais l’eau « propre » est également nécessaire pour se laver dans des endroits où l’eau souillée apporte plus de maladies que d’hygiène corporelle. Présentation de concept innovant et ingénieux.
Warka Sanitation pourquoi faire ?
Dans les communautés pygmées et notamment au Cameroun, où sont déjà implantées les tours en bambou, les populations ne possèdent généralement pas de toilettes. Les besoins se font à l’extérieur en pleine nature, apportant leurs lots de nuisances. Les problèmes de santé des enfants de moins de 5 ans notamment sont souvent liés à l’absence de toilettes et donc, à la prolifération de bactéries. Sans parler de la « salle de bains », qui n’existe pas chez ces populations.
Warka Sanitation c’est quoi ?
Le Warka Sanitation est une structure basée sur le même principe que les tours pour transformer l’humidité de l’air en eau potable, mais elles font aussi office de toilettes et de salle de bains. La structure dispose de deux pièces, une pour les hommes et une pour les femmes, et chacune dispose de deux réservoirs de stockage: l’un pour les matières fécales, l’autre pour l’urine. Grâce aux filets tendus au-dessus des latrines, l’eau potable descend directement dans des réservoirs prévus pour se laver les mains après le passage aux toilettes. Concernant les matières fécales, elles fonctionnent comme des toilettes sèches où les excréments doivent être recouverts de terre. Ces latrines sont conçues pour résister aux changements climatiques, et apporter l’hygiène où elle n’existe pas encore. Pour la construction, l’architecte envisage des matériaux locaux comme le bambou, le bois ou la feuille de palmier. Il faut savoir que les besoins se font dans les cours d’eau quand il en existe près du village. On vous laisse imaginer les milliards de bactéries qui peuvent proliférer dans ces cours d’eau !
Et sous les latrines, ça se passe comment ?
Nous avons vu de quoi était faites ces latrines en surface, mais sous terre, tout a également été étudié pour qu’elles soient les plus hygiéniques possible. Ainsi, des réservoirs totalement étanches sont placés sous les toilettes. Les excréments recouverts de terre y sèchent pendant un mois environ, le temps qu’il faut pour éliminer les liquides, mais également les bactéries. Une fois que ces déchets sont secs, ils sont évidemment réutilisés en fertilisant pour les sols. Quant à l’urine, récupérée elle-aussi, elle est filtrée, diluée puis utilisée aussi comme fertilisant naturel.
Les déchets humains sont donc transformés en compost naturel, ce qui aidera les communautés à produire mieux, naturellement, et même à reboiser l’environnement proche. L’eau potable et l’assainissement améliorent la qualité de la vie quotidienne et contribuent à bâtir un avenir meilleur pour ces communautés; c’est ainsi que conclut Arturo Vittori, et on espère vraiment qu’il mènera à bien ce joli projet ! Vous pouvez soutenir ce concept humanitaire via un don sur le site Warka Water.