En France, comme aux Etats-Unis, il existe un droit de grève dont les salariés peuvent bénéficier pour revendiquer leurs mauvaises conditions de travail. Mais il y a des grèves qui restent dans les annales bien plus que d’autres !
Ainsi en 1974, lors de la mission Skylab 4, les membres de l’équipage composé de Gerald P. Garr, Edward G. Gibson et William R. Pogue ont utilisé leur droit de grève pour alarmer la NASA sur leurs conditions de travail… Cette mutinerie porte le nom de « Skylab Mutiny » et elle a permis à la NASA de prendre en considération les demandes des astronautes : un peu de repos n’a jamais fait de mal à personne !
La mutinerie de l’espace
Le 28 décembre 1974, l’équipage de la mission Skylab décide d’entrer en mutinerie. La NASA leur demandait, à l’époque de travailler environ 6000 heures au cours de leur opération. Déchargement, organisation, stockage de centaines d’objets nécessaires au projet. Estimant que la surcharge de travail était trop importante, ils ont décidé de faire grève ! Pas de banderoles ni manifestations évidemment, simplement un bouton !
Celui de la radio qui fût coupé pendant 24 heures consécutives… 24 heures pour se détendre, se reposer, penser à autre chose qu’à leur mission. Une fois la communication rétablie avec la Terre la mission a pu continuer, mais elle a changé la donne pour les astronautes !
La mission Skylab 4
Cette mission lancée le 16 novembre 1973 a duré 84 jours et a nécessité 6051 heures de travail. Elle se destinait à réaliser des expériences scientifiques dans les domaines de l’observation solaire et de la médecine principalement. La charge de travail était telle que les astronautes s’épuisaient jour après jour augmentant le stress et la possibilité d’une erreur.
Ils ont alerté mais la NASA a estimé qu’ils se plaignaient pour pas grand-chose… En coupant la radio, paradoxalement, ils ne pouvaient que se faire entendre ! L’équipe restée sur Terre, n’ayant aucun moyen de les joindre, ils ont dû patienter jusqu’à ce que les astronautes le décident.
Et ils ont obtenu gain de cause !
Au retour de leurs 24 heures de vacances spatiales, la NASA semblait plus prompte à les écouter. Ainsi, ils pouvaient désormais prendre une pause repas chaque jour… et des repas complets d’ailleurs ! Et la liste minutée des tâches à effectuer devenait une liste des tâches à accomplir dans un temps imparti.
Mais l’équipage devenait alors maître de son temps ! Grâce à ces nouvelles mesures, et finalement avec moins de contraintes, l’équipage a réalisé plus de travail que ce qui était prévu, même si ces dernier n’ont plus jamais été choisi pour une autre mission spatiale…
Comme quoi, parfois faire une petite grève d’une journée quand on est astronaute, peut avoir des répercussions bénéfiques immédiates. L’impuissance de la NASA devant cette mutinerie leur a probablement fait comprendre qu’ils n’étaient pas les vrais maîtres de l’Espace !