Surnommé le « scout radioactif », David Hahn avait essayé de construire un surgénérateur nucléaire modèle réduit dans le hangar de ses parents, en 1994. Il se serait inspiré des pionniers du nucléaire de la fin du 19ᵉ et du début du 20ᵉ siècle, tels que Antoine Henri Becquerel, Sir James Chadwick, Frédéric et Irène Joliot-Curie, ou encore Enrico Fermi. Ce dernier, notons-le, a créé la première réaction nucléaire en chaîne durable au monde. S’il s’était intéressé à ce type de réacteur, c’était parce que celui-ci pouvait produire non seulement de l’électricité, mais aussi du nouveau carburant. David Hahn avait choisi, en outre, d’utiliser la fission nucléaire, beaucoup plus facile à réaliser que la fusion, dans la mesure où les matières radioactives peuvent être trouvées en petites quantités dans les objets du quotidien.
Des matériaux radioactifs pour construire le réacteur surgénérateur
Pour construire son surgénérateur nucléaire, David Hahn utilisait des matériaux radioactifs comme l’américium, le radium, le thorium et le tritium. Il se les procurait dans divers objets tels que des détecteurs de fumée, des peintures phosphorescentes d’anciennes horloges, des manteaux de lanterne à gaz, des viseurs d’armes à feu, etc. Ces derniers contiennent, par exemple, environ 1,2 microgramme de tritium (hydrogène-3) ; tandis que les détecteurs de fumée contiennent environ 0,2 milligramme d’américium-241. Le lithium utilisé pour purifier le thorium, quant à lui, provenait d’une pile, qu’il avait coupé en deux avec une paire de pinces coupantes. Selon un article publié dans la revue Harper’s Magazine, le jeune scout aurait volé la plupart de ces objets, car contrairement à ses prédécesseurs, il ne bénéficiait pas d’un soutien financier de l’État ou d’un quelconque laboratoire. D’ailleurs, il n’avait pas de dispositif de sécurité adéquat, ni même d’un moyen légal d’obtenir des matières radioactives.
Le réacteur n’a jamais atteint la masse critique
Le réacteur surgénérateur de David Hahn n’a jamais atteint la masse critique nécessaire pour obtenir une réaction nucléaire et générer de l’énergie. Notons que pour créer un réacteur fonctionnel, il faut trouver un moyen de ralentir et de contrôler les neutrons. En effet, la réaction de fission doit être suffisamment rapide pour s’autoentretenir, mais pas trop rapide pour devenir incontrôlable. Un équilibre délicat et difficile à atteindre dans un petit réacteur. Par ailleurs, pour assurer la sécurité de l’ensemble, un blindage et un refroidissement adéquats sont essentiels. Le boy-scout n’avait pas pu dépasser le stade du générateur de neutrons avant d’attirer l’attention des autorités. Ses activités ont été découvertes de manière fortuite par la police.
Des niveaux de radioactivité dangereux
Au cours d’une fouille, les autorités locales ont découvert de nombreuses matières radioactives dans le coffre de la voiture de David. Ce qui les a incités à procéder à des investigations et à découvrir les activités pour le moins étranges du jeune scout. Des experts radiologiques de l’État ont alors inspecté le hangar de ses parents et ont découvert divers objets avec des « niveaux excessifs » de matières radioactives, en particulier l’américium 241 et le thorium 232.
Une boîte de conserve de légumes aurait même enregistré 50 000 coups par minute, soit environ 1 000 fois plus que les niveaux normaux de rayonnement de fond. Face à ce constat, le hangar fut démantelé et tous les objets, considérés comme des déchets radioactifs, ainsi que le mini-réacteur ont été enterrés sous le sable de l’Utah. Devenu une petite célébrité suite à ce fait un insolite, David Hahn meurt en 2016 à l’âge de 39 ans. Plus d’informations ici. Connaissiez-vous cette histoire insolite à propos de ce jeune Américain ? Je vous invite à nous donner votre avis, vos remarques ou nous remonter une erreur dans le texte, cliquez ici pour publier un commentaire .