Le 18 décembre dernier, une condamnation a fait grand bruit. Nicolas Sarkozy, ancien Président de la République française, a été condamné au port d’un bracelet électronique. Il rejoint ainsi les 15 000 personnes condamnées à une peine de prison, mais l’effectuant sous bracelet électronique, selon Radio France. Il est le premier ancien président à purger une peine de prison, mais ce qu’il ignore peut-être c’est qu’il doit son bracelet à un certain Spider-Man. En effet, une bande dessinée publiée en 1977 a semble-t-il donné des idées aux autorités. Les ingénieurs se seraient inspirés d’une bande dessinée pour créer un dispositif qui permet de désengorger les centres pénitentiaires, et de faire de grosses économies aussi ! Retour sur les origines étranges de cette invention.
Quand une BD devient source d’inspiration judiciaire
L’histoire raconte que l’idée du bracelet électronique a été soufflée par un juge du Nouveau-Mexique, Jack Love, en 1983. Ce dernier était confronté à deux problèmes majeurs : la surpopulation carcérale de l’État et le dilemme d’envoyer derrière les barreaux, des coupables de délits mineurs. Son idée : surveiller les condamnés à distance, sans les emprisonner. Il se dit que c’est donc en lisant un épisode de Spider-Man qu’il a l’idée lumineuse. Dans cette histoire, le super-vilain le Caïd capture Spider-Man et lui attache un bracelet électronique indestructible. Grâce à ce dispositif, le Caïd peut suivre les déplacements de l’Homme-Araignée et même lui administrer une décharge électrique à distance. Pour le juge américain, la solution se trouve dans cette bande dessinée !
De la fiction à la réalité : une innovation technologique
Le juge Jack Love ne dispose pas des compétences techniques pour créer ce nouveau dispositif dans lequel il croit dur comme fer. C’est là qu’entre en scène Michael Goss, un ingénieur passionné par les nouvelles technologies. Ensemble, ils développent le premier prototype de bracelet électronique. Des recherches avaient déjà été menées sur le sujet dans les années 1960 par l’université d’Harvard, mais elles n’avaient pas abouti. Dans ces années-là, la population carcérale n’était pas en constante augmentation, et les coûts de fabrication d’un bracelet électronique étaient bien trop élevés.
Entre l’idée du juge et le travail de l’ingénieur, la même année, en 1983, le premier bracelet électronique voit officiellement le jour. Il prend la forme d’un boîtier attaché à la cheville, capable d’émettre un signal régulier vers un ordinateur central. Si le porteur tente de le retirer, une alerte est immédiatement envoyée aux autorités. Pour tester le dispositif, Jack Love n’hésite pas à le porter lui-même pendant trois semaines. Conquis, il l’impose rapidement à trois condamnés pour une période de 30 jours. Les résultats sont concluants : les détenus respectent leurs obligations et les déplacements autorisés.
Le bracelet électronique est largement utilisé dans le monde
Être condamné au port d’un bracelet électronique, c’est être condamné à une peine de prison, mais sans passer par la case « enfermement ». Le détenu reste donc libre, mais se voit limité dans ses déplacements, et doit parfois se présenter quotidiennement dans un commissariat. De plus, il peut être obligé de respecter certaines heures de sorties, néanmoins il reste « libre de ses mouvements ». Au-delà des avantages pour le condamné, c’est aussi un énorme avantage pour les autorités. En effet, surveiller un condamné avec ce dispositif coûte jusqu’à six fois moins cher qu’une incarcération classique.
Aux États-Unis, certains États vont même jusqu’à facturer directement les condamnés pour l’utilisation du bracelet, générant ainsi des bénéfices non négligeables. Avec plus de 150 000 bracelets électroniques portés aux États-Unis, ce sont donc autant de « places » dans les prisons qui ne sont pas utilisées. Et vous, saviez-vous le bracelet électronique avait probablement été inspiré par une simple page de Spider-Man ? N’hésitez pas à nous donner votre avis, ou à partager avec nous, votre expérience. Merci de nous signaler toute erreur dans le texte, cliquez ici pour publier un commentaire .