En fait, le projet ne date pas d’hier. Loin de là. En fait, la CIA (Central Intelligence Agency) a travaillé sur un projet intitulé «Acoustic Kitty » dans les années 1960. Et le nom n’est pas seulement imagé puisqu’ils ont véritablement utilisé un chat.
Pendant une heure, un vétérinaire a transformé un chat en un espion en lui implantant un microphone dans son conduit auditif, un émetteur radio à la base de son crane et une fine antenne en fil de fer dans sa longue fourrure grise-blanche. Le plan ? Entraîner le chat pour qu’il s’assied auprès de responsables étrangers et ainsi, capturer leurs conversations.
Le plan Acoustic Kitty a été un échec cuisant
Toutefois, le plan ne se passa pas tellement comme prévu. La raison en est que le chat n’est pas aussi docile que son homologue canin. Si bien que lors du premier test officiel de l’espion félin, au lieu d’espionner la conversation de deux hommes assis sur le banc d’un parc, le chat a erré dans la rue et s’est fait rapidement écrasé par un taxi.
Résultat des comptes ? La CIA a simplement sorti une note de service disant « Notre examen final des chats dressés … nous a convaincus que le programme ne se prêterait pas dans un sens pratique à nos besoins hautement spécialisés ». C’est en tout cas, joliment dit.
Mais si l’Opération Acoustic Kitty fût un échec, la CIA et la DARPA ne dirent pas pour autant leur dernier mot. C’est ainsi que la DARPA a lancé un large appel à tous les scientifiques pour qu’ils soumettent des propositions de cyborgs d’insectes orientables. La DARPA voulait précisément un insecte télécommandé qui pouvait s’approcher à 5 mètres d’une cible et qui peut en même temps transporter tout un tas d’appareils de surveillance comme des micros, des caméras, des capteurs de gaz, etc.
La DARPA a appelé les chercheurs à concevoir des insectes espions télécommandés
Et l’appel de la DARPA est tombé dans les oreilles d’un ingénieur électricien de l’Université de Californie à Berkeley, Michel Maharbiz. Celui-ci était très enthousiasmé par le défi de la DARPA et savait même exactement l’insecte qui accomplirait cette mission : le coléoptère des fleurs Mecynorrhina torquata.
Maharbiz et son équipe ont effectivement découvert des astuces pour commander le vol du scarabée en stimulant certaines parties de son cerveau. Ils ont d’abord congelé le coléoptère pour l’immobiliser et l’anesthésier, puis, ils ont fait de petits trous dans son cerveau et la base des lobes optiques afin d’enfiler un fil d’acier fin dans chaque trou. Les muscles basalaires du scarabée ont également été troués et liés par des fils et à la fin, les chercheurs ont relié toutes les extrémités libres des fils les mettre dans un paquet d’électronique monté avec de la cire d’abeille sur le dos du scarabée. Les scientifiques n’avaient ainsi qu’à envoyer des signaux au cerveau du scarabée pour que celui-ci réponde automatiquement.
Plusieurs insectes télécommandés ont depuis vu le jour…mais à quelles fins seront-elles employées ?
Le logiciel utilisé par les scientifiques a été baptisé « Beetle Commander » et dès le premier vol d’essai, le scarabée a suivi toutes les commandes qui lui ont été envoyés. Les nouvelles de cette invention de Maharbiz ne tardèrent pas à se faire connaître. La frénésie médiatique disait que « la création d’une armée d’insectes cyborg vient de se rapprocher de la réalité » ou encore que « les espions pourraient bientôt entendre les conversations en utilisant de vrais insectes, merci à la recherche financée par l’armée américaine », etc.
Face à ces déclarations, Maharbiz a déclaré que c’était absurde et que ses coléoptères n’ont pas encore été envoyés sur le terrain et devaient encore être affiné avant d’être déployés. Combien même ils seront déployés, Maharbiz affirme que ses insectes seraient utilisés à l’étranger, dans des opérations militaires de routines. Regardant le côté positif des choses, le chercheur avance que son invention pourrait servir à trouver des survivants à des catastrophes naturelles comme les tremblements de terre en détectant leur température corporelle et en envoyant leur position exacte aux secouristes.
Néanmoins, force est de constater que les Etats-Unis pourraient ne pas utiliser ces bugs simplement à des fins de sauvetage. D’ailleurs, le chercheur se concentre actuellement à concevoir une mouche télécommandée. Amit Lal, l’ingénieur qui a dirigé le programme de la DARPA, a également créé des papillons cyborg et des chercheurs chinois sont également parvenus à commander des abeilles en les faisant voler et en arrêtant leur vol, rapporte Gizmodo. Quelle sera la prochaine étape de ces recherches sur les animaux ?
https://www.youtube.com/watch?v=Vyd05ht7q-M