Actuellement, nous sommes assez familiers avec les publicités. Elles nous suivent aussi bien sur Internet qu’à la télévision et sur nos smartphones, même quand on joue à des jeux vidéo. Mais il semblerait que pour certains annonceurs, ce n’est toujours pas assez.
D’ailleurs, une entreprise britannique a décidé d’exaucer leur vœu en développant une technologie qui permet d’ajouter des placements de produit « subtiles » dans un domaine qu’on ne penserait pas forcément : les films classiques.
Mirriad veut remettre les films classiques aux goûts du jour
Cette entreprise s’appelle Mirriad. Il s’agit d’une société londonienne qui propose d’insérer des placements de produits personnalisés dans des films et des émissions de télévision, même si ceux-ci sont sortis bien des décennies auparavant. En effet, la société utiliserait une intelligence artificielle qui analyse les films et les épisodes de séries télévisées anciens pour trouver un espace pour placer le plus discrètement possible les publicités et les produits.
Il peut s’agir, par exemple, d’une bouteille de bière d’une marque récente qui est posée sur une table, ou encore d’un panneau d’affichage géant sur lequel s’affiche une publicité de vêtements d’une marque populaire actuelle, rapporte MailOnline.
En tout cas, cela signifie qu’on pourrait bientôt voir une publicité pour Coca Cola, Apple ou McDonald’s sur de vieux classiques hollywoodiens comme The Great Escape ou Casablanca, sur les services de streaming comme Netflix ou Amazon Prime Video. D’ailleurs, Mirriad va plus loin et affirme être en mesure de présenter différentes publicités à différentes personnes en fonction de leur historique de recherche sur Internet.
« Le placement de produits est une pratique lucrative pour les marques. » explique le site Fredzone. « La valeur totale des placements de produits dans tous les médias – y compris la télévision, les films et la musique enregistrée – a augmenté pour l’année de 14,5% pour atteindre 20,57 milliards de dollars (15 milliards de livres sterling) » explique le site dailymail.co.uk.
Une retouche numérique qui pourrait poser de nombreux problèmes juridiques
Pour information, Mirriad, qui se qualifie en tant que « société de plateformes de vision par ordinateur et d’IA » a auparavant travaillé dans la création d’effets spéciaux pour les films. Ainsi, la société a usé de son expérience dans le domaine pour rendre les publicités aussi réalistes que possibles. L’objectif ? Que l’utilisateur ne se rende même pas compte que la publicité ne fait pas partie du film original.
Selon Stephan Beringer, directeur général de Mirriad, « la technologie peut lire une image – elle comprend la profondeur, le mouvement, le tissu, n’importe quoi ». Toutefois, tous ne sont pas enthousiastes face à ce projet. C’est le cas de la critique de cinéma Anne Billson qui a déclaré à la BBC que le placement de produit numérique compromet l’intégrité artistique et soulève des problèmes juridiques.
Elle déclare notamment : « Je serais intéressée de savoir quel est l’angle juridique vis-à-vis de la retouche numérique d’une œuvre protégée par le droit d’auteur, ou si les annonceurs devraient acheter le film avant de le falsifier. Cela remet également en question le rôle du concepteur de production qui a beaucoup réfléchi à l’apparence de quelque chose, seulement pour qu’un annonceur aléatoire vienne plus tard et le gâche avec des changements. »
Le concept de Mirriad sert aussi aux musiciens
Néanmoins, le concept de Mirriad intéresse aussi les musiciens. L’entreprise a même lancé « Music Alliance », une division spécialisée dédiées à la croissance des opportunités créatives et financières pour les artistes musicaux. Cette division permet aux musiciens d’ajouter un nouveau placement de produit numérique à leurs anciens clips vidéo pour une source supplémentaire de revenus.
Plusieurs ont déjà rejoint cette alliance, comme Red Light Management, qui représente des groupes comme Kaiser Chiefs et Franz Ferdinand. Selon le directeur général de Red Light Management, James Sandom, « l’opportunité d’ouvrir une nouvelle source de revenus est rare et la possibilité d’utiliser rétrospectivement le contenu existant et de créer un nouveau contenu en gardant cela à l’esprit est passionnante ».