Les groupes sanguins A, B, AB et O — négatif ou positif — que nous connaissons déjà ne sont que les catégories les plus connues. Récemment encore, nous avons par exemple vu que seule une cinquantaine de personnes possède le groupe sanguin Rh-null à travers le monde au cours des 50 années suivant sa découverte.
Du moins, selon les chiffres officiels. Surnommé « sang en or », ce type de sang qui ne comporte pas tous les antigènes du système Rhésus (Rh) a été découvert pour la première fois dans les années 60 chez un aborigène australien. Cependant, il existe encore un groupe sanguin encore plus rare.
SARA, un antigène également découvert en Australie
En 1990, des chercheurs de l’Australian Red Cross Blood Service ont découvert un nouvel antigène sur les globules rouges d’une donneuse de sang nommée Sarah Culhane. Celui-ci a alors été nommé « SARA ». L’antigène SARA ne correspondait à aucune des familles connues d’antigènes de groupe sanguin. Une partie du sang inhabituel de Sarah a ainsi été congelé et stocké.
Environ 20 ans plus tard, en 2010, l’organisation australienne du sang (Lifeblood) a reçu de son pair canadien des échantillons de sang provenant d’une famille dont le bébé avait eu besoin d’une transfusion sanguine massive suite à une fausse couche. N’ayant trouvé aucun sang compatible, les médecins canadiens se sont tournés vers leurs homologues australiens afin de savoir si le nouveau-né avait un groupe sanguin identique à celui de Sarah.
Le système immunitaire du fœtus attaqué par celui de la mère
Les médecins australiens ont testé le plasma de la mère et celui du père contre un panel de plus de 50 types de cellules rares archivés dans les banques de sang du pays. Les analyses en laboratoire ont montré que le sang de la mère était de type SARA-négatif. L’antigène avait alors attaqué le système immunitaire du foetus dont le groupe sanguin était SARA-positif.
« Le père était SARA-positif et la mère SARA-négatif. Elle avait un anticorps qui réagissait fortement avec les cellules SARA-positives du bébé. Ce dernier a eu besoin d’une double transfusion d’échange de volume pour se rétablir », a raconté Rhiannon McBean, postdoctorante en recherche et développement auprès du Lifeblood et à l’Université de Sydney.
Un groupe sanguin très très rare
Comme l’affirme le site Science.org.au, l’antigène SARA est désormais officiellement reconnu par l’International Society for Blood Transfusion comme un nouveau groupe sanguin. Il s’agit d’un antigène très rare étant donné que seules deux familles dans le monde sont connues pour l’avoir. « Sur les 5000 échantillons de sang que nous avons testés en laboratoire, tous avaient des groupes sanguins normaux comme A, B, AB ou O que nous rencontrons couramment », a ajouté McBean, selon Kejadiananeh.com.