Le marché de l’immobilier est un peu tendu en ce moment. Les prix des biens sont plutôt élevés et les crédits immobiliers difficiles à obtenir. Les taux ont d’ailleurs augmenté en fin d’année dernière, passant de 1,10 % pour des prêts sur 20 ans en décembre 2021, à 2,5 % en décembre 2022 pour la même durée, selon le site Meilleurtaux.com. Lorsque vous achetez un bien, sa surface est exprimée en mètres carrés évidemment. Mais depuis la parution d’une étrange annonce pour la vente d’un appartement parisien, on apprend qu’il existe des mètres carrés « ressentis ». Une notion totalement inventée par l’agence immobilière et qui n’a donc aucune valeur légale. On va tout vous expliquer !
Que dit cette annonce ?
Parue depuis quelques jours, l’annonce est devenue virale sur Internet. Elle présente un studio situé dans le 9ᵉ arrondissement de la capitale, au prix de 168 000 €. Situé dans le quartier Saint-Georges, entre l’Opéra de Paris et les Galeries Lafayette, le studio dispose d’une mezzanine et se gorge de lumière naturelle. Jusque-là, rien à dire, l’annonce est plutôt classique. Vient ensuite une description plus détaillée qui indique qu’il est situé au 6ᵉ étage et dispose d’un séjour, d’une douche, d’un WC séparé, d’une chambre en mezzanine et d’une kitchenette. Le prix semble exorbitant, mais c’est le prix à payer pour habiter ce quartier de Paris. Là où l’annonce devient étrange, c’est lorsque l’agent immobilier décrit la surface du studio : le bien mesure « 23,55 m² au sol et – 16 m² ressentis ».
Comment expliquer ces diverses mesures de surfaces ?
Les 23,55 m2 au sol correspondent à la surface totale du studio et les 11,53 m² loi Carrez correspondent à la surface au sol qui dispose d’une hauteur sous plafond au moins égale à 1.80 m. Ce qui implique que plus de la moitié de la surface au sol dispose donc d’une hauteur sous plafond de moins de 1.80 m. Une surface logique puisque l’appartement est situé sous les combles de l’immeuble. Quant au 16 m2 ressentis, nous n’avons pas réellement d’explication à fournir… En revanche, les internautes ont imaginé quelques réponses. Les précédents locataires parlent plutôt de 6 m2 habitables d’ailleurs. Quant aux internautes, voici un petit florilège de leurs réponses :
- Bientôt 26 m² selon les propriétaires, 6 m² selon les précédents locataires
- C’est un 12 m² loi carrez mais on a mis des miroirs sur TOUS les murs donc en vrai niveau ressenti quand vous vous asseyez au milieu on est sur du 70-75 m² ne vous inquiétez pas
Est-ce une nouvelle stratégie commerciale pour vendre ce studio ? Toujours est-il que cette notion de mètres carrés ressentis est une pure invention et n’a aucune valeur. Elle n’a pas non plus vocation à faire grimper le prix du mètre carré, qui est fixé en fonction de la Loi Carrez uniquement.
Que dit justement la loi ?
La loi Carrez est entrée en vigueur en 1996. C’est une réglementation du droit français qui encadre le mesurage de la superficie des logements et des maisons en copropriété destinés à être vendus. Afin de limiter les abus en matière de vente immobilière, cette loi stipule que les mètres carrés comptabilisés dans la surface habitable doivent disposer d’une hauteur sous plafond d’au moins 1.80 m. Elle oblige également les vendeurs à indiquer avec précision la surface au sol totale et la surface « Loi Carrez » pour éviter les prix gonflés par les mètres carrés au sol. Si cette loi n’existait pas, le studio du 9ᵉ arrondissement aurait pu être vendu à plus de 300 000 € pour 11,53 m2 réellement habitables…