Lorsque l’on devient propriétaire de sa première maison, elle correspond à nos besoins immédiats, généralement ceux d’un couple sans enfant n’ayant besoin que d’une petite surface. Puis, la famille s’agrandit avec les enfants et les animaux domestiques, et la maison de rêve achetée quelques années auparavant devient vite trop petite… Il faut alors déménager pour une maison plus grande, ou réaliser, si le terrain le permet, des travaux d’agrandissement, parfois très onéreux. Avec le concept proposé par Better Homes and Gardens depuis les années 60, la maison modulaire, en avance sur son temps, revient en force devant la flambée des prix de l’immobilier. Mais quel est ce concept ? On vous explique tout !
L’idée de l’inventeur du concept
Dans les années 60, l’inventeur était lycéen et voulait devenir architecte; il s’inspirait souvent des magazines de sa mère, décoratrice d’intérieur, et notamment du magazine Better Homes and Gardens (BHG). Il a aussi été inspiré par son père, qui travaillait dans le domaine des containers d’expédition et des déménagements… Better Homes and Gardens appartient désormais à la même société mère que Treehugger, il a donc parcouru leurs archives à la découverte de projet originaux. Et c’est en découvrant le numéro de septembre 1969 qu’il a eu une révélation ! Cet exemplaire proposait le concept d’une maison extensible en fonction des besoins de la famille.
Deux maisons qui s’adaptent
Le designer Steve Mead a donc imaginé une forme de ce que l’architecte Avi Freidman a appelé plus tard une « maison de croissance » où l’on pouvait commencer petit et, ajouter des boîtes au fur et à mesure de ses besoins. Le designer, rédacteur en chef de la rubrique Architecture du magazine Better Homes and Gardens est décédé en 2021 mais il avait ouvert son propre cabinet de conception résidentielle et modulaire. Il expliquait ainsi son concept : « chaque secteur de travail de la maison est constitué de deux modules rectangulaires placés côte à côte. La préparation conventionnelle sur le site se limite au nivellement, aux fondations et aux installations mécaniques. Les modules eux-mêmes sont assemblés et finis en usine, avec les fenêtres, les portes et les armoires en place. Les unités arriveraient sur des camions, prêtes à être installées sur le site ».
A quoi ressemble une maison modulaire ?
En observant les plans de différents modules, on peut se rendre compte qu’il existe un module commun appelé le noyau. Ensuite, chaque bloc possède la même surface soit 12 pieds sur 20 pieds, et chacun vient se greffer sur le bloc central. Deux, trois, quatre chambres en plus, tout est possible si l’espace au sol le permet ! Toutes les unités ayant la même taille, elles peuvent être ajoutées n’importe où et devenir la pièce de son choix : une chambre, un bureau, une salle de jeu, une salle de cinéma,…
Seul le réseau de plomberie ne peut être ajouté dans les modules complémentaires; en revanche, pas de souci côté électricité et chauffage, les modules peuvent être raccordés au noyau principal. Toutes les unités sont reliées entre elles par un système de fixation mécanique, utilisant des joints pour permettre un mouvement indépendant des unités. Ainsi, le tassement ultérieur des nouveaux ajouts n’aura aucun effet sur la maison d’origine. Ce concept imaginé dans les années 60 était avant-gardiste ! Aujourd’hui, avec les studios de jardin ou les maisons containers, le principe des maisons modulables revient en force… Ingénieux non ?