Nombreux sont les parents qui défendent leurs enfants ou les réprimandent lorsqu’ils jouent à l’extérieur, courent dans les jardins, s’enroulent sur le sol ou encore quand ils prennent la terre entre leurs petits doigts. Même s’il est vrai que cela est salissant et que bien sûr c’est vous qui devrez vous coltiner la lessive de ces vêtements ultra-sales, sachez qu’un groupe de chercheurs a découvert que laisser les enfants jouer avec la terre est idéale pour développer les défenses immunitaires des enfants et les garder à l’abri des maladies auto-immunes.
Saviez-vous que ce sont les maladies auto-immunes ? Il s’agit d’un dysfonctionnement du système immunitaire qui conduit le corps à s’attaquer à ses propres cellules saines. D’après les informations de The Guardian, les taux de maladies auto-immunes ont augmenté dans le monde occidental et touchent particulièrement les enfants.
Plus précisément, les scientifiques pensent que de nos jours, les enfants sont beaucoup moins exposés aux microbes que par le passé. Leur système immunitaire n’est ainsi plus confronté à des agents pathogènes, d’où, l’apparition de maladies auto-immunes. Cette théorie des scientifiques porte un nom : L’hypothèse hygiénique.
Qu’est-ce que l’hypothèse hygiénique ?
C’est la théorie selon laquelle le fait que les enfants soient moins exposés aux infections et aux composantes microbiennes entraîne une diminution de la maturation du système immunitaire et augmente le risque de développer des maladies allergiques, auto-immunes, inflammatoires ou même de certains cancers. Parmi ces maladies auto-immunes se trouvent l’asthme, l’eczéma, le diabète de type 1 ou encore les maladies inflammatoires de l’intestin et la sclérose en plaques.
Des chercheurs ont alors eu l’idée de mener une étude sur 75 enfants dans deux villes de Finlande pour savoir si un simple changement d’environnement – et plus précisément d’aire de jeux – impacterait sur la défense immunitaire des enfants. Pour ce faire, les chercheurs ont réparti les enfants dans dix garderies mais, dans quatre d’entre elles, ils ont installé du gazon provenant de sols forestiers naturels, d’arbustes nains, de myrtilles, de camarine noire et également de mousses. Les enfants, qui avaient entre 3 et 5 ans, passaient en moyenne 90 minutes par jour à jouer dans ces centres et étaient encouragés à jouer avec les plantes et le sol.
Quel fût le résultat de cette expérience ?
Après 28 jours de tests, les scientifiques ont découvert que la diversité des microbes sur la peau des enfants avait augmenté d’un tiers par rapport aux enfants qui jouaient dans les cours en gravier. Les échantillons de sang des enfants ont également montré une augmentation du nombre de protéines et de cellules liées au système immunitaire, dont des cytokines anti-inflammatoires et des cellules T régulatrices.
Photo d’illustration Gorlov-KV / Shutterstock
Aki Sinkkonen, chercheur principal de l’étude et scientifique auprès de l’Institut des ressources naturelles de Finlande a déclaré que les résultats ont été très significatifs et que cette étude ouvre la voie à de nouvelles pratiques préventives pour réduire la propagation des maladies auto-immunes. Le professeur Graham Rook, de l’University College London a également déclaré dans The Guardian que « cette étude montre que l’exposition des enfants à un environnement naturel biodiversifié stimule plusieurs biomarqueurs des mécanismes de contrôle essentiels ».
L’étude est apparue dans la revue Science Advances mais il est à noter qu’un rapport de la Royal Society for Public Health du Royaume-Uni, publié en 2019, a aussi reconnu que l’exercice en extérieur est important pour développer un système immunitaire robuste mais qu’il ne faut pas oublier que la propreté n’est pas pour autant à négliger, surtout au moment de préparer des aliments ou de prendre des repas.