La Grèce fut indéniablement très en avance sur son temps dans l’antiquité, que ce soit par la politique ou par ses constructions. Le pays a été notamment très prolifique sur ce dernier plan : établissements de santé, temples dédiés aux dieux… Certaines techniques datant de cette ère de gloire sont d’ailleurs utilisées encore de nos jours, soit pour l’esthétique ou pour le côté pratique.
De nouvelles découvertes faites par la chercheuse Debby Sneed permettent d’apporter un nouveau regard sur la manière de construire des anciens Grecs. Selon ses études, les architectes grecs ont conçu des bâtiments destinés à être accessibles par des personnes handicapées.
La spécialiste de l’université de Californie a en effet remarqué la présence d’une rampe dans plusieurs bâtiments helléniques anciens. Un dispositif d’accès qui facilite à priori l’entrée et la sortie des personnes à mobilité réduite.
L’utilité d’une rampe sur les anciennes constructions
La scientifique californienne n’est pas la première à remarquer la présence de cette pente donnant accès à l’entrée des bâtiments. Des archéologues ont déjà constaté cette caractéristique architecturale, mais pour la plupart, il s’agit d’un moyen de faire entrer facilement les animaux à sacrifier. Une pratique très courante à une époque où l’on adorait plusieurs dieux.
Mais Debby Sneed argumente que la plupart des offrandes se déroulaient plutôt à l’extérieur des monuments. Les rampes avaient donc au moins une autre utilité, puisque leur construction coûtait de l’argent en plus et prenait de l’espace, sans oublier l’aspect esthétique. Sur certains bâtiments même, comme le sanctuaire d’Asclépius situé à Epidaurus, on compte plus d’une dizaine de rampes.
La Grèce antique se souciait du handicap
Force est de dire que l’administration grecque de l’antiquité se distingue par son avancée par rapport à l’époque. Des documents attestent en effet qu’au quatrième siècle avant notre ère, la cité d’Athènes octroyait une allocation aux citoyens adultes souffrant d’un handicap. Un fait qui prouve que les Grecs de l’antiquité prenaient déjà en compte le bien être des personnes à mobilité réduite.
My Column this week is based on the research of archaeologist @debscavator on ramps, disability, and healing sanctuaries #dishist #disability #ADA30 #disabled https://t.co/rrW8n87XxI
— Candida Moss (@candidamoss) August 10, 2020
Pour la chercheuse, les constructeurs avaient un cahier des charges bien précis. Leur but était clairement de bâtir des monuments accessibles aux personnes handicapées : aveugles, personnes âgées, individus ayant du mal à se déplacer… Elle fait également remarquer que de telles constructions étaient présentes dans des endroits où on pouvait recenser la présence d’un grand nombre d’handicapés. Debby Sneed convient cependant que les rampes pouvaient avoir d’autres utilisations, comme c’est le cas de nos jours (chariot de transport, de marchandises etc…).