Il existe actuellement plus de 200 espèces connues de caméléons, dont la plupart sont originaires de Madagascar. Rappelons que le pays est un haut lieu de la biodiversité de l’océan Indien. Ces créatures peuvent prendre différentes tailles. Les grands spécimens comme le caméléon de Parson ou Calumma parsonii peuvent atteindre 69 cm de long.
La plus petite espèce fait un peu moins de 1,4 cm. Quelle que soit sa taille, le caméléon se déplace avec une grâce hésitante. Ses pattes fourchues lui permettent de s’abriter aux branches. Ses globes oculaires exorbitants lui offrent une vision périphérique. Ces animaux sont surtout réputés pour leur pouvoir de camouflage.
Ils changent de couleurs pour complètement se fondre dans le décor. Les scientifiques s’intéressent à cette technique de camouflage depuis des lustres. Et ils viennent justement d’accomplir une avancée majeure.
Un prototype fonctionnel
En effet, des chercheurs sud-coréens sont parvenus à reproduire sur un robot la faculté du caméléon à changer de couleurs. Ils détaillent leurs travaux dans un article publié dans la revue scientifique Nature Communications la semaine dernière.
Le robot caméléon de l’équipe sud-coréenne pourrait être confondu avec un jouet pour enfant. Son corps segmenté suggère que ses développeurs ne se sont pas encore penchés sur son design. Pour mettre au point le prototype, les chercheurs ont conçu un système de camouflage en deux parties. Le premier composant collecte des informations sur l’environnement grâce à des repères visuels – à la manière d’un vrai caméléon.
La machine utilise des capteurs de couleur pour capturer l’intensité de la lumière rouge, verte et bleue. Rappelons que la combinaison de ces couleurs primaires permet de former des pigmentations visibles à l’œil nu.
Un système thermique pour changer de couleur
Le deuxième composant repose sur une structure plus complexe. Le robot possède une peau fonctionnant comme un écran. Celle-ci reproduit les couleurs et les motifs grâce à un revêtement de cristaux liquides thermochromiques. À noter que ces éléments sont sensibles à la variation de température. Des couches de nanofils d’argent complètent le système de camouflage. Ces composants font office d’éléments chauffants.
Cette technologie sophistiquée permet ainsi au robot sud-coréen de se fondre dans le décor comme un véritable caméléon. Le généticien évolutionniste Michel C. Milinkovitch du Laboratoire d’évolution artificielle et naturelle de l’Université de Genève trouve la technologie impressionnante. Précisons que le chercheur n’a pas participé au développement du caméléon robotique.
Un perfectionnement avec l’intelligence artificielle
Les concepteurs du caméléon robotique envisagent d’étudier d’autres systèmes de camouflage artificiel plus avancés afin de développer une technologie de détection basée sur l’intelligence artificielle. Cela permettrait de créer un système capable de collecter non seulement des informations sur les couleurs, mais également sur les motifs. Une telle avancée serait intéressante pour une application militaire où le camouflage occupe une grande place dans certaines activités.
Parmi les autres applications possibles, citons l’art, l’architecture et la mode. « Si un système de camouflage avancé capable de répondre à divers motifs est développé, cela pourrait être une technologie permettant de concevoir des vêtements furtifs plus avancés », ont noté les auteurs de la recherche.