Le domaine de la robotique a beaucoup évolué au cours de ces dernières années. Cependant, les scientifiques n’ont pas fini de nous impressionner avec leurs inventions futuristes. Le chercheur Marcel Schuck et son équipe de l’institut fédéral de technologie (ETH) de Zurich, en Suisse, ont récemment dévoilé une pince à ultrasons permettant à un robot de manipuler un objet sans le toucher. Actuellement au stade de prototype, cette technologie pourrait être utilisée dans de nombreux domaines une fois à terme.
Un système reposant sur la lévitation acoustique
Intitulé « No-Touch Robotics », ce projet est basé sur un phénomène nécessitant le recours aux ultrasons. Il s’agit notamment de lévitation acoustique, une méthode pour suspendre une matière à partir d’ondes sonores intenses. Connue depuis plus de 80 ans, cette méthode a beaucoup progressé en 2013. Cependant, elle reste assez limitée puisque la technologie actuelle ne permet de soulever que quelques milligrammes.
Les chercheurs ont pu soulever les petits objets en l’air à l’aide d’une foule de minuscules haut-parleurs qui émettent du son à des fréquences et des volumes bien précis. Ces haut-parleurs produisent une onde suffisamment puissante pour maintenir l’objet en place entre les pinces d’un bras robotisé, sans le moindre contact. Et lorsque la pression vient de plusieurs directions, le dispositif permet de moduler l’onde afin de faire pivoter ou déplacer l’objet.
Une technologie principalement destinée à l’industrie horlogère
Cette technologie pourrait se révéler utile dans de nombreux domaines. Marcel Schuck estime qu’elle pourrait principalement être utilisée dans l’industrie horlogère, qui est très présente en Suisse. Dans ce cas, elle servirait à manipuler les petites pièces coûteuses.
« Les roues dentées, par exemple, sont d’abord enduites de lubrifiant, puis l’épaisseur de cette couche de lubrifiant est mesurée. Même le moindre contact pourrait endommager la fine couche de lubrifiant » a expliqué l’inventeur de la pince à ultrasons dans un communiqué de l’École polytechnique fédérale de Zurich.
En outre, elle pourrait également servir à manier des petits composants électroniques tels que des puces ainsi que des objets médicaux fragiles. Pour l’instant, le dispositif est au stade de prototype. Quelques améliorations sont effectivement nécessaires.
Le problème réside dans la balance entre les fréquences et les amplitudes nécessaires pour suspendre un objet dans l’air. Ainsi, les chercheurs travaillent encore sur un logiciel qui peut facilement être configuré pour fonctionner avec différents objets, et les déplacer ou les faire pivoter selon la demande de l’utilisateur. Schuck espère lancer une entreprise exploitant le produit final d’ici 2021.