« Les antibiotiques, c’est pas automatique ! » Vous vous souvenez sans doute de cette campagne initiée par les pouvoirs publics et la Caisse d’Assurance Maladie depuis 2002. Vingt-deux ans déjà, que cette phrase raisonne sur les médias. Et, depuis quelques années, c’est encore moins « automatique », puisque de nombreux produits sont en rupture de stock… Dix pharmacies pour trouver de l’amoxicilline en mars dernier ! Fin février, la France s’est engagée à préserver la disponibilité des antibiotiques, comme nous l’apprenons dans ce communiqué du ministère de la Santé. Au Brésil, des chercheurs reviennent à des méthodes ancestrales pour éviter les antibiotiques dans la cicatrisation des plaies infectés. Comment ? Eh bien, grâce à la larvothérapie, ou la thérapie par les larves, et notamment par l’asticothérapie. Dégoûtant ? Peut-être ! Mais, à priori, rudement efficace. Plongée au cœur du petit monde des asticots !
L’asticothérapie, une méthode ancestrale, qui pourrait réapparaître !
Je dois avouer, que l’idée de me faire soigner par des asticots est assez immonde ! Néanmoins, les asticots, qui sont, des larves de mouches, étaient couramment utilisés par les Mayas pour soigner les plaies. Des documents historiques attestent de l’utilisation des larves pour cicatriser les blessures, grâce à leur salive. Les premiers « pansements » des Mayas étant des tissus, baignés dans un sang animal, puis exposés au soleil pour attirer les mouches, qui pondaient leurs larves. Une fois rempli d’asticots, le tissu était appliqué directement sur la plaie. L’invention de la pénicilline en 1928 par Alexander Fleming puis son utilisation thérapeutique en 1941, ont mis fin à l’utilisation des asticots pour se soigner. Mais, devant la pénurie mondiale d’antibiotiques et les résistances développés par les humains, les petits asticots pourraient reprendre du service !
Pourquoi les asticots sont-ils d’excellents cicatrisants ?
Les chercheurs savent depuis très longtemps que les asticots disposent de pouvoirs cicatrisants exceptionnels. En effet, ces bestioles grouillantes et dégoûtantes, en particulier les larves de mouches Lucilia sericata, consomment uniquement le tissu nécrotique, c’est-à-dire la chair morte ou infectée, tout en laissant les tissus sains intacts. Elles sont donc un désinfectant naturel si je puis m’exprimer ainsi. Concrètement, les asticots sécrètent des enzymes et des substances antibactériennes qui aident à détruire les bactéries présentes dans la plaie. Et, dernière étape, les asticots nettoient les plaies en éliminant les tissus morts, stimulant par conséquent la régénération des tissus sains !
Comment pourrions-nous être soignés par les asticots ?
Matériellement, ce ne sont pas les asticots qui inondent votre poubelle qui seraient utilisés pour une thérapie larvaire, évidemment. Ces derniers seraient élevés en laboratoire, dans un environnement stérile évidemment ! Au regard des capacités des mouches à pondre, l’élevage devrait être assez simple ! Au Brésil, les chercheurs souhaitent développer ce type pour soigner les personnes diabétiques (plaies sur les pieds) ou sur les patients résistants à l’antibiothérapie chimique. Et, ils attendraient l’aval de l’Agence Nationale de Surveillance Sanitaire, selon cet article paru sur rtbf.be.
La solution la plus plausible étant que des pansements, fabriqués à partir de bave d’asticots, voient le jour dans les années à venir. Certes, les escargots sont moins répugnants que les asticots, mais leur bave est déjà largement utilisée en cosmétique. Alors, pourquoi celle des asticots ne serait-elle pas une alternative aux antibiotiques ? Donnez-nous votre avis, ou partagez avec nous, votre expérience. Merci de nous signaler toute erreur dans le texte, cliquez ici pour publier un commentaire .