L’infarctus du myocarde que l’on appelle aussi « crise cardiaque » est la plus connue d’entre elles. Pourtant, il existe une autre maladie cardiaque, beaucoup plus rares, mais tout aussi dangereuse appelée dissection aortique. Cette pathologie est une rupture de la paroi interne de l’aorte, qui provoque une forte douleur dans la poitrine et qui peut être létale. Elle ne touche qu’un patient contre 20 pour l’infarctus du myocarde, mais se doit d’être connue. Explications ?
Qu’est-ce qu’une dissection aortique ?
Appelée aussi déchirure aortique aiguë elle se caractérise par une lésion sur l’aorte, la plus grosse artère du corps humain, celle par laquelle passe la totalité du sang qui va irriguer notre corps Lorsqu’une dissection aortique se produit, la couche interne de l’aorte, sur les quatre qu’elle contient, va subir une lésion. Le sang va alors entrer dans la paroi de l’aorte et créer un hématome qui peut ensuite se diriger vers d’autres artères. À l’évidence, il s’agit d’une urgence vitale et l’intervention chirurgicale doit être réalisée dans les plus brefs délais.
Pourquoi peut-on être victime d’une dissection aortique et quels en sont les symptômes ?
Dans la plupart des cas recensés, la dissection aortique survient chez des sujets (hommes ou femmes) de plus de 50 ans, traités (ou non) pour de l’hypertension artérielle. Elle survient aussi chez les patients plus jeunes porteurs de la maladie de Marfan, qui est une anomalie du tissu élastique. Les patients souffrant du syndrome d’Ehlers-Danlos, une autre maladie génétique qui se caractérise par une hyperlaxité articulaire, une hyper-élasticité cutanée et une fragilité des tissus conjonctifs sont également sujets à la dissection aortique. Les symptômes peuvent survenir à tout moment, et il faut agir immédiatement. Le seul symptôme est une impressionnante douleur thoracique, soudaine et brutale qui irradie dans le dos, les omoplates puis migre vers l’abdomen. Cette douleur est si forte que certaines personnes peuvent aller jusqu’à l’évanouissement. Il n’existe pas de signes précurseurs, comme pour un infarctus du myocarde, qui, lui aussi, arrive sans prévenir !
Quels sont les examens pratiqués lors d’une suspicion de dissection aortique ?
Pour confirmer une dissection aortique, le cardiologue va effectuer plusieurs prises de tension et ausculter le souffle du cœur avec un stéthoscope… A l’examen clinique, la dissection aortique se caractérise par une diminution du pouls au niveau des bras et des jambes et une tension différente entre les deux bras du patient. Si ces premiers examens valident l’hypothèse de la dissection aortique, alors il sera pratiqué en urgence un scanner thoracique de l’aorte thoracoabdominale qui est généralement réalisée en même temps que l’intervention chirurgicale.
Pourrait-on prévenir la dissection aortique ?
La dissection aortique peut être prévenue quand un patient est déjà traité pour de l’hypertension artérielle (HTA) ou qu’il connaît déjà des troubles cardio-vasculaires ou encore s’il est porteur de l’une des deux maladies génétiques citées plus haut. Les patients ayant des antécédents familiaux, ou des anévrismes connus de l’aorte descendante sont particulièrement surveillés. En revanche, les patients hypertendus, mais non traités peuvent être victimes d’une dissection aortique brutale, puisque non prévenue par le traitement de l’hypertension. Une dissection aortique peut entraîner d’autres complications comme :
- Un accident vasculaire cérébral (AVC) en cas d’obstruction des artères cérébrales
- Une crise cardiaque si les artères coronaires sont touchées
- Une insuffisance rénale, si les artères rénales sont bloquées
- Des lésions nerveuses ou de la moelle épinière en cas de problèmes au niveau des artères spinales peuvent également mener à des complications.
Quoi qu’il en soit, au moindre doute, appelez le SAMU (15) pour écarter tous risques de dissection aortique et faire prendre en charge la victime dans les minutes qui suivent la rupture ou lésion de l’aorte.
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