Aujourd’hui, il est normal de se nourrir trois fois par jour, de prendre une collation dans l’après-midi et donc, d’avoir un apport constant de calories. Pourtant, de tous temps, les régimes de jeûne ont été pratiqués parfois pour des raisons strictement financières.
Les régimes de jeûne intermittent auraient selon une étude le pouvoir de protéger notre cerveau des troubles cognitifs. Mais également de stimuler le gène de la longévité. Une étude réalisée par les scientifiques du King’s Collège de Londres et parue dans la revue Nature revient sur les bénéfices du jeûne chez les souris.
Les bases de l’étude
75 souris femelles âgées de 8 semaines ont été réparties en 3 groupes :
- 25 nourries avec une alimentation quotidienne
- Un groupe de 25 souris nourries avec 10% de moins mais chaque jour
- 25 nourries un jour sur deux
Les souris ont été soumises à ce régime pendant 3 mois afin d’étudier « les mécanismes moléculaires impliqués dans l’AHN ». Après divers examens pratiqués sur les souris, les chercheurs ont conclu que le jeûne intermittent permettait :
- L’amélioration du microbiome intestinal
- L’amélioration des traitements contre le cancer
- Un renforcement du corps à éliminer les protéines toxiques comme celles présentes en cas de maladie d’Alzheimer
- La modification des mitochondries de nos cellules, ralentissant le vieillissement.
L’étude porte sur la manière dont le jeûne pourrait améliorer la durée de vie. Au bout des 3 mois que durait le test, les scientifiques ont pu constater après étude du cerveau, que le groupe ayant jeûné révélait une augmentation du gène Klotho.
Ce gène, également appelé gène de la longévité est responsable du processus lié au vieillissement. La surexpression du gène Klotho provient d’une augmentation de la production de neurones nouveaux sur l’hippocampe. Avec l’âge, la production de ces neurones (neurogénèse) diminue, jeûner de manière intermittente permettrait donc de ralentir le phénomène de dégénérescence des neurones.
La conclusion des chercheurs :
Le Dr Sandrine Thuret, auteur de l’étude déclare : « Nous avons maintenant une meilleure compréhension des raisons pour lesquelles le jeûne intermittent est un moyen efficace d’augmenter la neurogenèse chez l’adulte. Nos résultats démontrent que Klotho est non seulement nécessaire, mais joue un rôle central dans la neurogenèse adulte, et suggère que l’IF est un moyen efficace d’améliorer la rétention de la mémoire à long terme chez l’homme. »
Cependant cette étude ne fait que suggérer le résultat chez un animal, et n’apporte aucune garantie de transposition chez l’Homme. D’autres études devraient être menées chez l’humain pour tenter de trouver enfin une solution pour lutter contre les maladies neurodégénératives.
Quels types de jeûnes existent ?
Certains d’entre vous pratiquez peut-être un jeûne sans vraiment le savoir. Nous aborderons ici le cas de jeûnes intermittents et non de jeûnes stricts de plusieurs semaines.
- Le jeûne de 16h quotidien est probablement le plus simple à réaliser. Et si vous dormez 8 heures par nuit, il y a de grandes chances que vous le pratiquiez déjà ! Si vous dîner à 19h puis vous couchez à 23h, puis vous levez à 8h, il vous suffira d’attendre 10h pour prendre votre petit-déjeuner !
- Jeûner 24 h est le même principe que le premier mais il dure 24h… Prenez un repas, puis prenez le même repas 24h après ! Le nutritionniste Anthony Bertou recommande de pratiquer ce jeûne une fois par semaine.
- Jeûner un jour sur deux serait selon cette étude du Centre Hospitalier Universitaire Vaudois (Suisse) le plus bénéfique quant à la longévité. Chez les souris étudiées, il augmenterait la durée de vie de 20%. Cependant il est difficilement adapté à nos modes de vie. Il existe une alternative qui consiste à limiter l’apport calorique à 500 kcal un jour sur deux !
- Le jeûne thérapeutique de 1 à 3 semaines doit être réalisé sous contrôle médical et se déroule dans le cadre de suivis thérapeutiques.
Quels sont leurs effets sur la santé ?
Outre l’augmentation de la durée de vie, le jeûne aurait d’autres effets bénéfiques sur le corps.
- Améliorer la sensibilité à l’insuline puisqu’il en produit moins. Cela améliorerait donc la gestion du diabète. Cependant le jeûne chez les diabétiques doit être obligatoirement accompagné par un professionnel.
- Perte de poids chez les personnes obèses due évidemment aux restrictions caloriques du jeûne. Cependant le jeûne ne doit pas être envisagé pour perdre du poids, chez les personnes de corpulence normale.
- Meilleure santé cardiovasculaire grâce aux diminutions de graisses et de sodium qu’imposent le jeûne intermittent.
- Enfin, même si le site Cancer Environnement ne rejette pas l’idée que le jeûne peut avoir des effets bénéfiques sur des traitements contre le cancer. Ils précisent que des essais cliniques chez l’Homme sont encore nécessaires.
Et concluent par ce message de prévention : « Il est fortement recommandé aux patients atteints de cancer, pendant la maladie et ses traitements, de maintenir un poids optimal grâce à l’activité physique et à une alimentation diversifiée : il est en effet essentiel pour les patients d’éviter la dénutrition, qui peut engendrer de graves complications, altérer l’état général et la qualité de vie, et/ou perturber le bon fonctionnement des traitements. »
Si vous souhaitez pratiquer le jeûne intermittent, nous vous recommandons d’en parler à votre médecin et/ou de vous aider de ce guide. Le Guide Complet du Jeûne aux Éditions Thierry Souccar (24.95€ sur Amazon)