Plus de 50 millions d’individus dans le monde souffrent d’épilepsie. Ce trouble neurologique se manifeste généralement par des crises résultant d’une activité neuronale anormalement synchrone ou excessive. Les signes extérieurs de ces crises peuvent être une perte de connaissance et des mouvements de tremblement incontrôlés d’une ou plusieurs parties du corps.
Les crises épileptiques durent souvent moins de deux minutes, mais la récupération peut prendre un certain temps. Ces épisodes épileptiques sont souvent favorisés par des facteurs comme la fatigue, le stress et d’autres problèmes médicaux. En outre, environ un tiers des patients ne répondent pas favorablement aux médicaments antiépileptiques.
Une piste prometteuse pour le traitement de l’épilepsie
Dans un article paru dans le journal Cell Reports, une équipe de recherche de l’université de Virginie à Charlottesville, aux États-Unis, décrit un mécanisme naturel qui répare les dommages neuronaux en lien avec l’épilepsie. Ce phénomène cérébral constitue une piste prometteuse pour développer de nouveaux traitements.
Les macrophages sont un type de cellule immunitaire qui patrouille dans le corps. Ces cellules appartenant aux globules blancs identifient tout ce qui est étranger et potentiellement dangereux pour l’organisme. Il peut s’agir de germes pathogènes ou de cellules cancéreuses. Les macrophages ont aussi pour fonction d’éliminer ces menaces potentielles.
Les cellules microgliales peuvent réparer les neurones
Les cellules de la microglie sont des macrophages qui résident dans le cerveau et la moelle épinière. Elles absorbent et digèrent les neurones endommagés et autres débris. Pour étudier le cerveau d’une souris présentant des lésions épileptiques, les chercheurs de l’UVA ont utilisé la Microscopie par excitation à deux photons. À noter que cette dernière est une technologie d’imagerie qui peut être utilisée pour révéler le comportement de la microglie.
Les cellules microgliales ont formé de minuscules poches, que les chercheurs ont baptisées poches de processus de la microglie, autour des dendrites endommagées. (Précisons que les dendrites sont les terminaisons assurant la transmission des signaux nerveux entre 2 neurones.)
Au lieu d’être digérées, les terminaisons avec les poches microgliales récupéraient beaucoup mieux que celles sans poche après plusieurs heures. « Nous avons vu une forte corrélation entre ces interactions et une résolution structurelle des neurones blessés suggérant un processus de guérison », conclut Ukpong Eyo, co-auteur de l’étude.
Mieux comprendre la microglie pour élaborer des traitements
Cette recherche sur les cellules microgliales n’en est qu’à ses débuts. L’équipe de l’université de Virginie à Charlottesville est encore loin de pouvoir mettre au point de nouveaux traitements pour lutter contre l’épilepsie. « Il y a eu un soutien générique croissant à l’idée que la microglie pourrait être utilisée pour soigner l’épilepsie, mais les preuves directes et visualisées de la façon dont ces cellules agissent restent insuffisantes », a déploré Eyo.