Dans les années 2000, qui correspondent à mon entrée dans la vie d’adulte, ainsi qu’à la naissance de mon fils en juin 1999. Il y a donc 25 ans, lorsque j’avais besoin d’un médecin généraliste, ou d’un dentiste, en Seine-et-Marne, où je vis toujours, il me suffisait de décrocher mon téléphone. J’ai de la place cet après-midi, me répondait alors, la secrétaire médicale ! En 2024, je dois me déplacer à 2 h de route de chez moi dans le Val-de-Marne ! Les seuls à vous proposer encore des rendez-vous proches sont des centres dentaires, car il faut l’accepter, je vis dans un désert médical comme de nombreuses personnes en France. Mais, j’ai aussi le choix de payer des sommes folles pour des soins dentaires, puisque les dépassements d’honoraires sont légion autour de chez moi !
L’Île-de-France, le plus grand désert médical français !
Je ne vais pas vous parler des médecins parisiens, qui prennent peut-être de nouveaux patients, comme les dentistes, mais de mon département, le 77. Je suis située à une quarantaine de kilomètres de la capitale. Cependant, pour les non-initiés, 40 km équivalent à deux voire trois heures de route dans ma région quand tout va bien, qu’il ne pleut pas, etc. Le problème étant que pour un dentiste, je dois patienter plusieurs semaines, avant de décrocher un rendez-vous, et je paierai le prix fort. Un dermatologue ? Huit mois d’attente ! Un médecin généraliste déclaré comme médecin traitant : le rendez-vous est déjà calé depuis deux mois au 21 août prochain ! Je ne parle pas des kinésithérapeutes, qui ne prennent aucun nouveau patient ! Nos seules possibilités : les urgences hospitalières (12 h d’attente), l’automédication et advienne que pourra, ou la médecine d’urgence. Et, qui dit médecine d’urgence dit médecin inconnu, et plutôt expéditif…
Deux témoignages en Province…
Je ne suis évidemment pas la seule « victime des déserts médicaux », la France entière est touchée plus ou moins durement. Par exemple, si j’envisageais, un jour, de retrouver mes racines corréziennes, du côté de Treignac, ce n’est probablement pas la meilleure idée qui soit. Dans les colonnes du journal La Dépêche, Benoît qui vit donc en Corrèze, doit descendre jusqu’à Toulouse pour bénéficier de soins dentaires. Ce sont ainsi 200 km pour y aller et 200 km pour en revenir ! Quatre heures de route, du carburant dépensé, des gaz d’échappements émis, pour une carie dentaire ! N’est-ce pas là une hérésie pour la puissance économique qu’est la France ? De son côté, Marie-Amélie s’est confiée au journal Ouest-France, elle aussi, comme 30 % des Français, habitante d’un désert médical. Et, pour un médecin généraliste, elle a dû parcourir 1 h 15 de route, fiévreuse et sous médicament, pour se rendre à une consultation !
Quels sont les risques des déserts médicaux ?
Les déserts médicaux se situent souvent dans les départements les moins attractifs. Les jeunes médecins refusent de s’installer dans des zones reculées, loin de tout, ou dans des zones risquées comme en Île-de-France. De plus, ces jeunes médecins souhaitent aussi profiter d’un peu de temps libre, et c’est absolument logique ! Mon médecin de famille, lorsque j’étais enfant, était présent de 8 h du matin jusqu’à 22 h, c’est certain qu’il voyait un grand nombre patients au quotidien. Néanmoins, lorsque l’on vit dans un désert médical, on ne se soigne plus, ou alors en cas d’urgence…
Trouver un dentiste à Saint-Maurice, dans le Val-de-Marne pour soigner une carie peut attendre, un grain de beauté, potentiellement porteur d’un cancer, peut attendre aussi ! Quant aux rendez-vous gynécologiques pour nous les femmes, eh bien, ils attendent aussi, et il faudra peut-être, malheureusement que nous en assumions les conséquences dans les années à venir. On nous bassine à longueur d’année sur la prévention des maladies, mais encore faudrait-il avoir accès à un médecin pour que ces maladies puissent être détectées précocement, non ? À méditer. Je vous invite à partager votre avis, vos remarques ou nous signaler une erreur dans le texte, cliquez ici pour publier un commentaire .
Publi-rédactionnel