La maladie de Lyme, également appelée Borreliose de Lyme, est une infection qui peut s’avérer dangereuse, si elle n’est pas prise en charge à temps. Elle peut notamment entraîner une paralysie faciale, une inflammation du cerveau et de la moelle épinière ou encore des palpitations cardiaques, pour ne citer que ces quelques exemples. Il s’agit d’une maladie vectorielle due à une bactérie nommée Borrelia, qui est transmise à l’homme par l’intermédiaire d’une piqûre de tique. Malheureusement, rien qu’en France, les cas de morsure se chiffrent généralement en plusieurs dizaines de milliers par an. Le danger est donc omniprésent, d’autant plus qu’il n’existe à ce jour aucun vaccin pour prévenir la maladie.
Une recherche dirigée par l’Inrae
Grâce cependant aux efforts déployés par la communauté scientifique, la situation devrait s’améliorer au cours des années à venir. En France, par exemple, des chercheurs développent un vaccin qui pourrait réduire le risque lié aux morsures de tiques. L’équipe est constituée de scientifiques de l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (Inrae), de l’Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail) et de l’École nationale vétérinaire d’Alfort. Pour présenter les résultats de leur recherche, ils ont récemment publié une étude dans la revue Microbiome.
Une bactérie inoffensive comme cheval de Troie
Cette recherche a pour but de créer un vaccin suffisamment efficace pour réduire le risque d’infection par la bactérie qui cause la maladie de Lyme. Mais au lieu de cibler directement les êtres humains, les chercheurs ont porté leurs études sur les tiques elles-mêmes. Ils ont perturbé le microbiote de ces dernières en utilisant une autre bactérie inoffensive comme cheval de Troie. Le vaccin a ensuite été administré à des souris. « Une fois dans le corps, cette bactérie inoffensive amène la souris à produire des anticorps. Si l’animal est ensuite piqué par une tique, les anticorps interagissent avec le microbiote de la tique et le modifient », explique l’Inrae.
Rendre les tiques inoffensives
Le vaccin a ainsi pour rôle de modifier le microbiote de la tique afin qu’elle devienne inoffensive après avoir piqué un sujet traité. Malheureusement, le traitement ne protège pas ce dernier de la maladie de Lyme. Grâce aux analyses que les chercheurs ont effectuées, ils ont découvert que l’insecte, qui a mordu l’animal ayant reçu la substance, portait beaucoup moins de Borrelia que les autres spécimens ayant piqué des souris non vaccinées. Les chercheurs ne comptent pas en rester là. Ils affirment vouloir poursuivre leurs travaux dans l’espoir de développer une stratégie de vaccination innovante pour prévenir cette maladie qui peut s’avérer dangereuse. Plus d’infos : inrae.fr