
Des millions de personnes sont atteintes de la maladie de Parkinson à travers le monde. Après l’Alzheimer, c’est la maladie neurodégénérative qui touche le plus de personnes actuellement et qui provoque un handicap moteur chez l’adulte, derrière les accidents vasculaires cérébraux (AVC). En France, on dénombre environ 25 000 nouveaux cas chaque année, selon le Ministère des solidarités et de la santé. 15 % des cas seraient associés à des antécédents familiaux de la pathologie et ce sont surtout les personnes âgées qui sont les plus touchées. Troubles du langage, contractions musculaires, tremblements… Cette maladie est particulièrement invalidante, alors qu’il n’y a pas encore de traitement curatif jusqu’à aujourd’hui, mais uniquement des thérapies permettant de soulager les symptômes. Aux États-Unis, un nouveau traitement vient d’être approuvé par l’agence américaine des produits alimentaires et médicamenteux (FDA). Disponible vers la fin de l’année, celui-ci permettrait de soulager efficacement la maladie.
Un dispositif de perfusion sous-cutané
Baptisé ONAPGO (SPN-830), ce nouveau traitement est développé par la société biopharmaceutique Supernus Pharmaceuticals. Il permet de stimuler directement les récepteurs dopaminergiques postsynaptiques, grâce à la perfusion continue d’apomorphine. Avec ce mode d’administration, l’ONAPGO n’a plus besoin d’être métabolisé dans l’intestin. Il arrive rapidement au cerveau, permettant une amélioration plus prévisible des symptômes. Selon le Dr Stuart Isaacson (directeur du Parkinson’s Disease and Movement Disorders Center de Boca Raton), « à mesure que la maladie de Parkinson progresse, le traitement à la lévodopa devient souvent moins efficace pour assurer un contrôle moteur constant, en partie à cause de la dysmotilité gastro-intestinale et de l’absorption variable des médicaments par voie orale ». D’après lui, grâce à l’administration sous-cutanée d’apomorphine, ce problème est contourné et il y a une meilleure gestion des symptômes.
Un traitement approuvé par la FDA
L’ONAPGO a récemment obtenu l’approbation de la FDA, une étape importante dans la prise en charge de la maladie, selon Kelly Papesh (directrice exécutive de l’Association of Movement Disorder Advanced Practice Providers). Cette dernière estime que ce traitement aurait le potentiel de changer la donne, en offrant aux médecins la possibilité de fournir des soins plus individualisés et plus efficaces aux personnes concernées. « De plus, à mesure que des thérapies comme celles-ci sont approuvées, cela renforce la nécessité d’une innovation continue dans le développement de médicaments, en particulier pour offrir un contrôle plus cohérent des symptômes sans dépendre uniquement des médicaments oraux », ajoute-t-elle. Le Dr Rajesh Pahwa, professeur de neurologie à la faculté de médecine de l’Université du Kansas, souligne les avantages de l’ONAPGO. Selon lui, ce dispositif portable et léger permettra aux patients ne répondant pas bien à leur traitement actuel, y compris la lévodopa, de recevoir une perfusion continue sans intervention chirurgicale invasive.
Réduire les épisodes « off »
Par ailleurs, l’ONAPGO permettrait de réduire les épisodes « off », durant lesquelles l’effet du médicament s’estompe et les symptômes s’amplifient, et pourrait rendre les journées avec la maladie de Parkinson plus prévisibles. Andrea Merriam (PDG de la Parkinson & Movement Disorder Alliance) explique qu’à mesure que les symptômes moteurs de la maladie de Parkinson s’aggravent au fil du temps. Les patients signalent généralement des états alternants entre « on », lorsque leur médicament fonctionne, et « off », lorsqu’il ne fonctionne pas de manière optimale.
Lors d’un essai, le nouveau traitement de Supernus Pharmaceuticals aurait considérablement réduit ces épisodes quotidiens d’arrêt de 2,47 h en moyenne, par rapport au traitement placebo (0,58 h). À noter que l’injection d’ONAPGO, pour usage sous-cutané, est disponible sous forme de solution de chlorhydrate d’apomorphine à 98 mg/20 ml (4,9 mg/ml). Plus d’informations ici. Avez-vous été confronté à cette maladie neurodégénérative et que pensez-vous de cette approche thérapeutique ? Je vous invite à nous donner votre avis, vos remarques ou nous remonter une erreur dans le texte, cliquez ici pour publier un commentaire .