Il y a des choses qui ne s’expliquent pas ! Ainsi, pourquoi se souvient-on de certaines choses et oublions d’autres choses. Vous vous souviendrez à jamais de la manière dont on fait du vélo, ou du goût des madeleines de votre grand-mère ! Mais vous avez déjà oublié votre repas d’il y a cinq jours ? Pas de panique, tout va bien, c’est juste votre cerveau qui n’aurait pas une mémoire, mais cinq types de mémoires différentes…
Dans l’émission Toc Toc Docteur, le professeur Bruno Dubois, neurologue et directeur de l’Institut de la mémoire et de la maladie d’Alzheimer, revenait sur la manière de fonctionner de notre mémoire. Explications.
La mémoire sémantique
Pour nous représenter notre cerveau, il faut imaginer un placard parfaitement rangé… Les bordéliques vont donc avoir du mal ! Pour faire court, dans ce placard rangé au carré, vous savez quel tiroir ouvrir pour trouver un pull et quel tiroir ouvrir pour un pantalon. Mais vous ne saurez pas forcément où se trouve votre jean à trou dans la pile de pantalon…
Pour le cerveau c’est le même principe. Il va classer les connaissances générales et factuelles dans des catégories (faire du vélo, les données scolaires… Puis, il va les ranger de la plus générale à la plus précise. Ainsi, les informations importantes seront classées au fond du tiroir, comme imprimées dans la commode ! Les autres au-dessus du tiroir ne resteront pas gravées. La mémoire sémantique se situe dans le lobe temporal. Elle n’intervient que lorsque qu’il s’agit d’enregistrer une information à ancrer pour toujours !
La mémoire des automatismes
La mémoire des automatismes englobe les actions que l’on apprend puis que nous referons tout au long de notre vie : faire du vélo, conduire, préparer une pâte à crêpe, faire cuire des pâtes… Elle se situe dans le cervelet et s’active de façon inconsciente. On ne réfléchit pas pour réaliser ces actions.
La mémoire du travail
La mémoire du travail, elle, ne sert qu’à garder une information pour une durée très courte… Quelques secondes uniquement, c’est la mémoire utiliser pour noter un rendez-vous sur votre agenda après un coup de téléphone… Ou pour vous souvenir de ce que vous préparerez pour le dîner.
La mémoire perceptive
La mémoire perceptive est celle qui entre en jeu lorsque vous vous rappelez votre enfance… Un visage, une rencontre, un plat culinaire… Cette mémoire située près des aires sensorielles de votre cerveau, imprime ce que l’on voit, entend ou sent… Elle s’active en général lorsque que l’on sent une odeur connue, ou que l’on aperçoit un visage déjà rencontré ou celui d’un proche disparu. En percevant un visage, la mémoire perceptive fait remonter ce qui entoure ce visage, c’est-à-dire les expériences que nous avons vécu avec la personne par exemple.
La mémoire épisodique
Celle-ci se situe dans l’hippocampe et traite vos souvenirs. C’est celle qui entre en jeu pour associer un visage à un événement par exemple. Ainsi, le goût du clafoutis aux cerises de votre mamy, vous reviendra instantanément en mémoire à la vue du même gâteau… Et forcément il n’égalera jamais celui de vos souvenirs.
Si le professeur Dubois conseille l’apprentissage par cœur de certains éléments essentiels. Il remet en cause les jeux de mémoire comme le Srabble ou les mots croisés. Pour lui, rien ne prouve que ces activités permettent d’empêcher le vieillissement cognitif. Pour lui, les interactions sociales, les temps de détente, et surtout le sommeil sont les meilleurs outils pour entretenir et conserver les cinq mémoires de son cerveau.