Connaissez-vous l’effet placebo ? En médecine, cet effet se caractérise par le fait de se sentir mieux après avoir pris un médicament dénué de substances actives. Cet effet placebo a été découvert pendant la Seconde Guerre mondiale, par le docteur Henry Beecher, selon l’Inserm. Alors à court de morphine pour soulager les soldats blessés, il leur administre une solution saline, sans aucun effet sur la douleur, en leur faisant croire qu’il s’agissait de morphine. À sa grande surprise, les soldats qui ont reçu la solution saline, sans principe actif, se sentent mieux. Depuis cette découverte qui lie la douleur au cerveau, les études cliniques comportent toutes des effets placebo. Depuis la crise de la COVID-19, un autre effet qui lie le corps et l’esprit a fait son apparition : l’effet nocebo. Encore peu étudié, il se définit par le fait de ressentir les effets indésirables d’un médicament, même si celui-ci est un placebo. Explications.
Comment a-t-on découvert l’effet nocebo ?
L’effet nocebo aurait été découvert dans les années 60, et signifie en latin « je nuirai ». Mais, depuis l’apparition du vaccin contre la covid, il est de plus en plus étudié. Lors des essais cliniques de ces vaccins, les médecins ont, comme dans toutes les études, injecté des vaccins placebo à certains groupes de patients. Ce qui veut dire que les vaccins reçus n’avaient donc aucun principe actif et ne devaient, par conséquent, déclencher aucun effet secondaire. Pourtant, ces patients ont commencé à ressentir les mêmes effets secondaires que les patients traités avec un vaccin actif. Bien entendu, tous les patients avaient été informés des possibles effets secondaires sans savoir s’ils recevraient ou non, le vaccin placebo.
Une étude américaine prouve l’effet nocebo
Dans cette étude, parue le Journal of the American Medical Association, les chercheurs ont administré des vaccins COVID-19 à plus de 45 000 participants. Parmi eux, des vaccins réels et des vaccins placebo puisque telles sont les règles des essais cliniques. Après injection, 35 % des personnes du groupe contrôle, ayant donc reçu une injection placebo, déclaraient avoir ressenti des effets secondaires. Dans le groupe ayant reçu le vaccin actif, 46 % des personnes déclaraient, elles, des effets secondaires, qui, étaient en conséquence liés au vaccin. Pour les chercheurs, « si la prévalence d’effets indésirables est significativement plus élevée dans le groupe ayant été vacciné, ces chiffres suggèrent tout de même l’existence d’un effet nocebo pour les personnes du groupe contrôle ».
Que nous apprend l’effet nocebo ?
Les plus cartésiens d’entre vous penseront peut-être que l’effet nocebo est une foutaise ! Mais, si, comme moi, vous croyez à ce que l’on appelle la « somatisation », alors l’effet nocebo est assez logique. L’effet nocebo, prouvé désormais scientifiquement, vient renforcer la thèse d’un lien puissant entre le corps et l’esprit. L’effet nocebo et la somatisation sont deux concepts liés à la manière dont l’esprit peut influencer le corps, mais ils se manifestent de manière quelque peu différente. Sur l’effet nocebo, on ressent des effets secondaires de médicaments qui n’ont pourtant aucun effet thérapeutique. Le cerveau serait donc conditionné pour ressentir des effets secondaires qui n’existent pas.
La somatisation se traduit, elle, par l’apparition de douleurs physiques liées à des problèmes émotionnels exprimés par le corps sous forme de symptômes physiques. Si vous vous intéressez à ces effets nocebo, ou à la somatisation du corps, je vous invite à découvrir mon livre de chevet : Dis-moi où tu as mal, je te dirai pourquoi, de Michel Odoul. Vous pourriez vraiment être surpris de ce que vous exprime votre corps ! Et, vous, croyez-vous en l’effet nocebo, et en la somatisation ? Nous serions ravis de lire vos impressions ou de connaître votre expérience à ce sujet. Et, si vous constatez une erreur dans cet article, n’hésitez pas à nous l’indiquer. Vous pouvez cliquer ici pour publier un commentaire .