Pour la résolution des problèmes électriques à l’origine de l’arythmie cardiaque, on a l’habitude de recourir à l’ablation par cathéter. Cela consiste à insérer un cathéter dans le cœur et à brûler le tissu à l’origine du déclenchement du rythme cardiaque anormal. Des cicatrices se formeront alors pour faire obstacle aux signaux parasites. Toutefois, d’ici peu, nous ne devrions plus avoir besoin d’aller jusque-là.
Des recherches menées par une équipe de la Washington University School of Medicine à St. Louis ont en effet permis de savoir que la radiothérapie pouvait également être efficace pour soigner ce genre de trouble. Celle-ci serait capable de rajeunir et d’assainir les cellules du muscle cardiaque. Son utilisation n’implique pas, par ailleurs, la création de tissus cicatriciels pour obstruer les circuits hyperactifs. Ce traitement pourrait même être étendu à la prise en charge d’autres types d’arythmies cardiaques.
Un traitement plus acceptable pour les patients gravement malades
Cette étude, dont les résultats ont été rapportés par la revue Nature Communications le 24 septembre dernier, date de 2017. Elle a été réalisée par des médecins-chercheurs de l’université américaine citée ci-dessus.
Les expérimentations effectuées ont permis de prouver l’efficacité de la radiothérapie habituellement dédiée au traitement du cancer pour le traitement de la tachycardie ventriculaire. S’il faut des mois pour former le tissu cicatriciel avec l’ablation par cathéter, quelques jours peuvent suffire pour percevoir des améliorations avec la radiothérapie.
Une croissance à long terme des canaux ioniques de sodium
En outre, une seule dose de radiation serait suffisante pour obtenir des résultats au moins similaires à ceux de l’ablation par cathéter. Pour s’en assurer, une étude du tissu cardiaque des patients ayant profité du nouveau traitement a été faite.
Elle a permis de savoir que les effets cliniques extraordinaires de ce dernier sont liés à une activation temporaire de la signalisation Notch; cela a pour effet une croissance à long terme des canaux ioniques de sodium dans le muscle cardiaque.
Des effets qui se prolongent sur deux ans, voire plus
Une étude comparative a été réalisée sur les effets du nouveau traitement sur des souris et des cœurs humains ayant fait l’objet d’une donation. Dans le cas des cœurs humains, les changements n’ont affecté que les parties qui avaient reçu une dose de radiation.
Les expérimentations sur les souris ont quant à elles permis de savoir que même à faible dose, on peut jouir du même effet bienfaisant du traitement. Cela est rassurant pour les personnes qui craignent les effets secondaires d’une trop grande quantité de radiations dans leur organisme.
Et c’est également un indice sur la possibilité d’utiliser le nouveau traitement pour la prise en charge d’autres types d’arythmies cardiaques. Enfin, les auteurs de l’étude ont déclaré que les patients peuvent profiter des effets de la radiothérapie pendant au moins deux ans. Plutôt encourageant non ?