Originaire de la ville de Dohuk, le bébé de trois mois a été amené à l’hôpital par ses parents parce qu’il avait un gonflement au niveau du scrotum. Après un examen, les projections cutanées se sont révélées être deux pénis supplémentaires.
Alors que l’un, long d’environ 2 cm, était attaché à la racine du pénis normal, l’autre, d’à peu près 1 cm de long, se trouvait sous le scrotum. Selon un rapport publié dans l’International Journal of Surgery Case Reports en novembre dernier, en dépit de rareté de cette maladie congénitale, l’enfant se portait bien lors d’une visite de suivi un an après la chirurgie.
Des pénis supplémentaires qui n’avaient pas d’urètre
Les médecins ont pu effectivement procéder à l’ablation des deux pénis supplémentaires parce que ceux-ci étaient dépourvus d’urètre. Autrement, les choses auraient été plus délicates. Comme le rapporte Science Alert, le niveau de développement de ces phallus supplémentaires change d’un patient à l’autre.
« Les patients avec des pénis surnuméraires ont une présentation unique et aucun cas n’est identique », mentionne le rapport. Dans le cas du petit garçon irakien, les deux organes anormaux contenaient le tissu érectile, appelé corps caverneux, qui se remplit de sang pendant l’érection, ainsi qu’un tissu appelé corps spongieux, qui aide à soutenir l’urètre, le tube par lequel passe l’urine.
Une première mondiale
Ce cas est considéré comme le tout premier cas de triphallia documenté au monde. « La triphallia (triple pénis) est une maladie non signalée jusqu’à présent. Elle affecte une naissance sur 5 à 6 millions. À notre connaissance, il s’agit du premier cas signalé », ont déclaré les médecins Shakir Saleem Jabali et Ayad Ahmad Mohammed, auteurs de l’article scientifique consacré au sujet. John Martin, professeur d’anatomie à la faculté de médecine de l’Université de Saint-Louis, qui n’a pas participé à l’étude de cas, a affirmé ne pas savoir pas grand-chose sur ce qui entraine cette maladie congénitale rare.
Des mutations génétiques
Néanmoins, le professeur Martin et ses collègues ont déjà eu affaire à un cas de diphallie (double pénis). La malformation concernait un homme décédé en 2000 à l’âge de 84 ans et qui avait fait don de son corps. Le sujet avait deux phallus de taille normale avec une ouverture urétrale entre eux au niveau de leur base.
De plus, il a eu deux enfants. Les médecins ne savent pas toutefois si ces derniers sont des enfants biologiques ou issus de techniques de reproduction artificielles. Les tests génétiques qu’ils ont effectués ont en tout cas montré plusieurs mutations dans des gènes connus pour être impliqués dans le développement génital.
Il s’avère que des anomalies dans les gènes des cils ont également été observées dans d’autres cas d’anomalies congénitales. Les scientifiques ignorent cependant s’il existe des liens génétiques entre la diphallia et la triphallia.