L’allergie alimentaire à l’arachide se manifeste différemment selon les patients. En effet, une personne allergique ingérant de l’arachide peut déclencher des symptômes digestifs, des problèmes respiratoires, ou encore des réactions cutanées. Le risque le plus grave de l’allergie à l’arachide est le choc anaphylactique, qui peut entraîner la mort subite. À l’heure actuelle, la seule solution consiste en une éviction totale de l’allergène dans l’alimentation. En France, la législation impose aux produits alimentaires industriels de mentionner la composition des produits. Les fabricants ont également pris l’initiative de mettre en évidence les allergènes potentiellement présents dans leurs produits. Cependant, ces mesures sont insuffisantes. En 2021, ce sont 4.5 millions d’Américains qui seraient allergiques aux arachides. En France, 0.5 à 0.7 % de la population serait touchée par cette problématique. Il s’agit donc un problème de santé majeur.
Une découverte scientifique majeure
Les chercheurs de l’Université de Chicago ont découvert qu’un composé appelé indole-3-carboxaldéhyde (ICA) produit par des bactéries intestinales saines pourrait inverser les allergies alimentaires. Les personnes allergiques aux arachides auraient des niveaux plus faibles d’ICA dans leur système, ce qui indique un lien direct entre les allergies alimentaires et la composition des bactéries intestinales. L’ICA renforce la barrière intestinale, empêchant ainsi les allergènes alimentaires de pénétrer dans le sang et de déclencher une réaction allergique. L’administration d’ICA à des souris allergiques aux arachides a réduit leur réaction allergique et a même permis à certaines d’entre elles de développer une tolérance aux arachides. Ces résultats semblent prometteurs. Il est important de souligner que cette étude a été menée sur des souris et non sur des humains.
Une expérimentation récente
L’étude menée sur les souris par les chercheurs de l’Université de Chicago date de janvier 2023. Ils ont découvert que l’administration d’une solution orale de butyrate pouvait contrer une réaction anaphylactique potentiellement mortelle chez des animaux allergiques exposés à des arachides. Cette recherche souligne l’importance du butyrate, produit par des microbes intestinaux bénéfiques, pour maintenir l’intégrité de la muqueuse intestinale. Lorsque les humains ne consomment pas suffisamment de fibres dans leur alimentation, ils risquent de perdre ces microbes intestinaux producteurs de butyrate. Une alimentation riche en sucres simples et en glucides peut favoriser la croissance de microbes nocifs, entraînant une condition appelée « dysbiose intestinale ». En l’absence de butyrate, la muqueuse intestinale peut devenir perméable, permettant ainsi de la nourriture de s’échapper du tractus gastro-intestinal et de pénétrer dans la circulation sanguine, déclenchant alors une réaction anaphylactique dans certains cas de réactions allergiques.
Pour résoudre ce problème, une greffe de microbiome, également connue sous le nom de greffe de biote fécal, a été utilisée comme traitement d’urgence. Cependant, les résultats de cette méthode ont été mitigés en laboratoire, selon le Dr Jeffrey Hubbell, l’un des principaux chercheurs du projet. Le goût est détestable, ce qui rend le produit inutilisable sur l’être humain. C’est pourquoi lui et son équipe ont développé une nouvelle configuration de polymères qui enveloppent le butyrate, pour améliorer son goût et son odeur désagréables. Si les résultats sont concluants, les chercheurs prévoient de mener des essais cliniques pour évaluer l’efficacité de l’ICA chez les personnes allergiques aux arachides dans les mois à venir. Cela pourrait marquer le début d’une nouvelle ère dans le traitement des allergies alimentaires. Pour plus d’informations, je vous invite à consulter ce lien. Êtes-vous sujet à des allergies alimentaires ? Je vous invite à nous donner votre avis, vos remarques ou nous remonter une erreur dans le texte, cliquez ici pour publier un commentaire .