Situé dans les Northern Highlands de l’Écosse, le Loch Torridon est réputé pour la richesse de ses sédiments qui abritent d’innombrables fossiles microscopiques dont certains sont vieux de plusieurs centaines de millions d’années. Celui-ci occupe donc une niche archéologique pouvant aider à comprendre comment les formes de vie les plus primitives ont évolué pour constituer la biodiversité actuelle.
Cependant, une récente découverte faite par un groupe de chercheurs affiliés à l’université de Sheffield (Royaume-Uni) et au Boston College dans cette étendue d’eau s’avère largement importante. En plus d’être âgé d’environ un milliard d’années, le microfossile qu’ils ont déniché est considéré, comme le soulignent nos confrères d’Express.co.uk, comme « un chaînon marquant » crucial dans l’évolution de la vie.
Très bien conservé
Le nouvel organisme, nommé Bicellum brasieri, mesure moins de 30 micromètres de diamètre. Il a été trouvé dans les dépôts de pierre de l’ancien lit du lac écossais. Cela a permis un état de conservation remarquable jusqu’au niveau subcelluaire, note Science Alert.
D’après les chercheurs, il s’agit du premier exemple connu d’un organisme contenant plusieurs types de cellules distincts. Contrairement à certains organismes qui ne sont composés que d’une seule cellule, le Bicellum brasieri en possède deux. Bien qu’il soit plus complexe qu’une créature unicellulaire, il n’est donc pas vraiment multicellulaire.
Une morphologie qui rappelle celle des holozoaires
Quoi qu’il en soit, cette découverte jette une lumière sur les débuts de la multicellularité complexe. Selon les auteurs de l’article décrivant la trouvaille, lequel a été publié dans la revue Current Biology, ce n’est pas la première fois qu’un organisme multicellulaire aussi vieux a été identifié.
Le Bicellum brasieri se distingue néanmoins par sa morphologie proche de celle des holozoaires (Holozoa) qui sont un groupe d’organismes comprenant les animaux et leurs parents unicellulaire. « Les biologistes ont émis l’hypothèse que l’origine des animaux comprenait l’incorporation et la réutilisation de gènes antérieurs qui avaient évolué plus tôt dans des organismes unicellulaires », a déclaré le paléobotaniste Paul Strother du Boston College (Massachusetts), cité par Forbes.
Des études plus poussées à l’avenir
Constitué d’un stéréoblaste de cellules serrées entouré d’une couche de cellules en forme de saucisse, le Bicellum brasieri pourrait alors permettre de mieux comprendre l’évolution des holozoaires unicellulaires à des animaux multicellulaires plus complexes. Les chercheurs espèrent aussi, grâce à ce fossile microscopique, en apprendre davantage sur certaines caractéristiques propres à des animaux complexes. À ce propos, ils prévoient de mener des études plus poussées dans l’espoir de tomber sur d’autres pépites du même genre.
« Les origines de la multicellularité complexe et l’origine des animaux sont considérées comme deux des événements les plus importants de l’histoire de la vie sur Terre, notre découverte apporte une nouvelle lumière sur ces deux aspects », s’est réjoui de son côté le paléobiologiste Charles Wellman de l’Université de Sheffield, rapporte la BBC.