Nous effleurions dans un précédent article les notions de hauts potentiels intellectuels (ces personnes dont le QI dépasse 130), mais aussi émotionnels. Et le sujet fait débat ! Pourtant, nombreux sont les spécialistes qui tentent de structurer notre intelligence, sans pour autant sous entendre une quelconque hiérarchie entre ses différentes formes.
Et c’est notamment le cas de Howard Gardner, psychologue du développement, qui explique sa théorie dans son ouvrage Frames of Mind : the Theory of Multiple Intelligence paru en 1983; il mentionne l’existence de 7 types d’intelligences, et viendra en ajouter un huitième en 1993. Cette théorie est d’ailleurs utilisée dans de nombreuses écoles.
Les huit types d’intelligence
- Intelligence linguistique: il s’agit de notre capacité à manier avec habilité le langage oral ou écrit, mais aussi notre facilité à assimiler d’autres langues. Elle se manifeste par une certaine aisance dans l’expression, mais aussi dans notre compétence à mesurer la relation entre le langage et les émotions. Par ailleurs, certaines recherches effectuées en neurosciences mettent clairement en relation l’impact de ces dernières sur le langage, et inversement, via notre réseau cognitif.
- Intelligence Logique-Mathématique: il s’agit de l’ensemble de nos compétences impliquées dans la résolution de problèmes, mathématiques ou pas. Il s’agit de notre sens « logique », primordial dans le traitement de calculs simples et complexes, mais aussi dans la réalisation de puzzles par exemple, ou le déchiffrage d’une énigme.A noter que ces deux premiers types d’intelligence sont ceux principalement « mis en avant » et évalués dans notre système scolaire classique.
- Intelligence musicale: elle nous permet de percevoir, créer ou reproduire des mélodies ou notes avec précision. Les personnes dont cette forme d’intelligence est développée assimilent d’ailleurs mieux n’importe quel type de connaissance sur fond musical.
- Intelligence corporelle/kinesthésique: celle-ci fait appel à la communication non verbale. Certaines personnes s’expriment avec leur visage, leur corps, leurs mains, et montrent des aptitudes particulières dans la danse, le sport mais aussi dans les activités manuelles.
- Intelligence spatiale et visuelle: elle correspond à une bonne capacité à se repérer dans l’espace mais aussi à imaginer, analyser et dessiner des éléments en 3D. Par exemple, les personnes capables de faire rentrer les valises de 4 personnes dans le coffre dune C1 présentent une intelligence spatiale développée; ces individus griffonnent d’ailleurs souvent dessins et schémas un peu partout.
- Intelligence interpersonnelle: il s’agit de notre capacité à ressentir notre entourage et à proposer une mode de communication adapté, de façon presque instinctive. Cette habilité fait appel à une forte empathie, et les personnes concernées ont souvent un rôle de médiateur. Les personnes travaillant dans le domaine social ou commercial présentent souvent ce type de compétences.
- Intelligence intrapersonnelle: il s’agit de notre capacité à nous « auto-analyser ». Les personnes concernées affrontent leurs propres pensées, sentiments et émotions. Elles en tirent également des conclusions et ont un avis très clair sur ce qu’elles sont, et ce qu’elles peuvent proposer ou non à autrui en fonction de leurs forces et faiblesses. Les psychologues et thérapeutes sont souvent concernés par ce type de compétence.
- Intelligence naturaliste: les personnes sensibles à l’environnement naturel et capables par simple observation de distinguer les espèces animales et végétales présentent une forte intelligence naturaliste; ces personnes aiment souvent d’ailleurs se retrouver en extérieur, au contact de la verdure ou des animaux. A noter qu’il s’agit la du dernier type d’intelligence ajouté au modèle de Gardner, en 1993.
L’échec du système scolaire « unique »
A travers ce types de théories proposées par les spécialistes, au même titre que la notion de haut potentiel intellectuel ou émotionnel, on peut s’imaginer une volonté des chercheurs de comprendre notre propre fonctionnement. Mais dans quel but ? Howard Gardner dénonce un manque d’attention portée à la particularité des élèves en échec scolaire. Ceux-ci sont en effet, par niveau, soumis à des tests identiques, alors même que les enfants n’ont pas tous les mêmes capacités; certains auront des facilités dans quelques domaines quand d’autres seront en difficulté, et inversement.
Dans un système scolaire unique où l’on propose les mêmes programmes et évaluations à des individus dont la sensibilité aux mathématiques, aux langues ou à la musique n’est pas la même, être en échec scolaire signifie simplement être en échec avec le système scolaire proposé, pas avec l’intelligence. Heureusement, des techniques d’apprentissage différentes et des méthodes pédagogiques alternatives voient le jour, comme la très connue école Montessori. A noter que ce type d’établissements est hors contrat: sur 200 institutions appliquant cette pédagogie en France, 3 sont sous contrat avec l’Etat.
Si certains psychologues continuent de proposer des modèles afin d’approfondir la compréhension de notre fonctionnement, c’est aussi pour permettre au plus grand nombre d’accéder à la connaissance de soi. Ces théories sont d’ailleurs parfois à l’origine de débats enflammés, mais elles permettent à certaines personnes de se reconnaitre dans une phrase ou une description, et peut-être de se sentir comprises.
Tres bel article qui permet à tout a chacun de se reconnaître et ainsi ne pas perdre confiance en soi.
Bonjour,
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C’est toujours un plaisir de vous lire.
Au plaisir d’échanger avec vous prochainement.
Cdt