Les magnétars sont des étoiles à neutrons qui disposent d’un champ magnétique extrêmement puissant. Il s’agit essentiellement de restes d’étoiles mortes. Leur champ magnétique est si fort qu’ils pourraient effacer les informations des bandes magnétiques de toutes les cartes de crédit de notre planète à environ la moitié de la distance entre la Terre et la Lune.
Lorsqu’une étoile se transforme en supernova, environ une explosion sur dix donne naissance à un magnétar. Dans la Voie lactée, une trentaine de structures de ce type ont déjà été recensées, dont la plus grande mesure à peine 20 km de diamètre. Certes, c’est petit, mais un magnétar est tellement dense que sa masse dépasse généralement celle du Soleil.
Probablement l’aimant le plus puissant de l’Univers
D’après l’Agence spatiale américaine, le champ d’induction d’un magnétar pourrait être mille milliards de fois plus forte que celle de la Terre, allant jusqu’à 1 quadrillion gauss (0,6 gauss pour notre planète). Ce champ magnétique largement puissant peut créer une induction suffisamment élevée pour générer à la surface de l’étoile à neutrons une température atteignant les 10 millions de degrés Celsius.
Cependant, une nouvelle étude menée par des scientifiques du ARC Centre of Excellence for Gravitational Wave Discovery (OzGrav) et de la Commonwealth Scientific and Industrial Research Organisation (CSIRO) en Australie montre un comportement très étrange sur le magnétar J1818.
Des impulsions radio
Les experts ont découvert qu’en plus d’être un puissant aimant, cette étoile à neutrons émet parfois des impulsions radio, se comportant ainsi comme un pulsar. À noter que cette découverte a été rendue possible par l’exploitation de données recueillies par des télescopes à rayons X.
Le phénomène en question est déjà très intrigant, mais les scientifiques ne se sont pas contentés de l’observer. Ils ont essayé de déterminer sa cause et expliquer son fonctionnement. Pour cela, l’étudiant au doctorat Marcus Lower de l’Université de Swinburne / CSIRO a publié un article dans la note mensuelle MNRAS de la Royal Astronomical Society.
Un « bébé cosmique »
« Ce comportement bizarre n’a jamais été observé auparavant dans aucun autre magnétar », a déclaré Lower, rapporte Bigthink.com. Il faut savoir que les scientifiques estiment l’âge Swift J1818.0–1607 à seulement 240 années ! Située à environ 15 000 années-lumière de la Terre dans la constellation du Sagittaire, cette étoile à neutrons pourrait donc s’agir du plus jeune magnétar jamais vu, d’où son surnom de « bébé cosmique ».
Cet âge relativement jeune pourrait en partie expliquer le phénomène, mais les chercheurs ont découvert que l’axe magnétique de J1818 n’était pas aligné avec son axe de rotation, l’évènement ayant été de très courte durée. Les signaux provenaient du pôle magnétique de l’hémisphère sud. Les scientifiques ont alors conclu que les impulsions radio provenant du magnétar sont les conséquences de boucles de lignes de champ magnétique qui rejoignent le pôle Nord et le pôle Sud. Un comportement pour le moins intrigant pour une étoile à neutrons !