Les tunnels de lave et les grottes du volcan Mauna Loa constituent des milieux idéaux pour la formation des astronautes dans la mesure où ils simulent les conditions des mondes extraterrestres rocheux. Alors que nous projetons de nous rendre sur Mars vers 2030 et qu’un retour sur la Lune est prévu pour 2024 dans le cadre du programme Artemis de la NASA, il est impératif de préparer les équipages mentalement et physiquement. Raison pour laquelle des entrainements se déroulent depuis plusieurs mois dans ces milieux hostiles se trouvant à Hawaï, aux États-Unis.
Un lieu d’entraînement et de simulation unique en son genre
En effet, ces circuits hawaïens sont réputés pour leur terrain irrégulier, permettant de tester la résistance humaine face à des situations complexes et le port de vêtements lourds et volumineux. Les tunnels de lave et les grottes du volcan Mauna Loa sont une station de recherche unique en leur genre aux États-Unis.
Leur gestion est assurée par l’International Moon Base Alliance (IMBA). Il s’agit d’une association internationale qui ambitionne de développer la première base lunaire internationale. En plus de permettre aux scientifiques de se familiariser avec la géologie et les reliefs inhabituels des mondes extraterrestres, les tubes de lave constituent un terrain pour expérimenter les difficultés de mener des travaux de recherche dans des environnements extrêmes.
Des conditions de vie délicates
Il convient de souligner que la station de recherche de Mauna Loa est un composant du programme Hi-SEAS (Hawaii Space Exploration Analog and Simulation) qui vise à simuler la vie sur Mars et sur la Lune dans des conditions réelles.
Pour cela, les membres d’équipage (six au maximum) vivent dans un habitat de dôme au sein des tunnels de lave pendant des semaines ou des mois. Chacun a son propre rôle, mais tous ont été formés pour être en mesure d’effectuer des tâches similaires afin d’assurer la continuité des travaux si quelqu’un est blessé ou fatigué. Les vivres et l’électricité sont bien évidemment limités pour simuler au mieux la vie loin de la Terre.
Bien se préparer sur Terre pour s’assurer de la réussite des missions spatiales
Commandant d’équipage et directrice de la recherche sur le terrain du programme Hi-SEAS, Michaela Musilova a offert un aperçu de ces expériences lors de la 52e conférence annuelle sur les sciences lunaires et planétaires (LPSC), laquelle s’est tenue exclusivement en ligne en mars dernier en raison de la pandémie.
« J’y ai effectué près de 30 missions analogiques depuis 2018 », a-t-elle déclaré. « Nous devons nous préparer au pire, car dans l’espace, beaucoup de choses peuvent mal tourner. Même un incident mineur peut affecter la mission et coûter la vie à quelqu’un (…) Plus nous nous préparons sur Terre à ce que nous prévoyons de faire dans l’espace, mieux ce sera », a conclu la chercheuse.