Le cerveau fait sûrement parti des organes les plus étonnants et mystérieux du corps humain. En effet, avec toutes ses ressources, il fait l’objet de beaucoup d’études scientifiques, qui permettent notamment d’en comprendre certains mécanismes.
Le fonctionnement du cerveau et du système nerveux en général, sa plasticité ainsi que l’importance de son rôle dans la gestion de notre quotidien (motricité, langage, interactions…) sont au coeur de ces recherches. Et parmi elles, le comportement de nos cellules grises après décapitation.
Des témoignages troublants comme début de réponse
Le Docteur Beaurieux affirme par exemple que lors d’une exécution par guillotine effectuée le 28 juin 1905 à laquelle il assistait, il se serait adressé au meurtrier juste après sa décapitation. En entendant son nom, le meurtrier décapité aurait rouvert ses yeux et fixé le docteur avec intensité avant de perdre totalement toute conscience. On peut retrouver son témoignage ainsi que ses observations dans les Archives d’Anthropologie Criminelle.
Le deuxième fait rapporté est celui d’Antoine Lavoisier: celui-ci aurait demandé à son assistant, condamné à la guillotine, de cligner des yeux si celui-ci pouvait l’entendre. Eh bien selon Antoine, son assistant décapité a bel et bien cligné des yeux au son de sa voix.
Beaucoup de témoignage de ce genre datant de la Révolution confirme l’hypothèse que le cerveau resterait conscient très peu de temps après la décapitation. Pour certains, cela correspondrait plutôt à un défilement d’expression du visage passant par la douleur, la tristesse et la peur.
Notre cerveau serait alors encore conscient pendant quelques secondes après la décapitation
Afin de trouver une réponse à la question, Clementina van Rijn et ses collègues neuroscientifiques ont procédé à une étude menée sur des rats, qui consiste à enregistrer les ondes électriques produites par le cerveau.
Lors d’une activité cognitive chez le rat, les ondes fréquences varient entre 13 et 100 oscillations par seconde. Eh bien, après la décapitation, les neuroscientifiques ont remarqué que ces ondes diminuaient, mais pas dans l’immédiat ! En effet, celles-ci restent visibles pendant 4 secondes et disparaissent totalement au bout de 17 secondes après la décapitation.
Selon Georges Chapouthier, neurobiologiste, « la conscience ne s’étend pas au-delà de 4 secondes ». Passé ce délai, le signal électroencéphalographique s’atténue progressivement, se rapprochant de l’état de mort cérébrale. Au-delà de 17 secondes, plus aucune conscience n’est possible. Une onde de basse fréquence intense est observable 50 secondes après la décapitation: cela correspond à la dépolarisation massive des neurones, c’est-à-dire la mort cellulaire définitive.
Le cerveau, qu’il soit animal ou humain, reste donc conscient un certain temps après une décapitation. Cependant, ce temps de conscience reste très court mais permet tout de même à la victime de cligner yeux ou d’afficher une certaine expression sur son visage. Les nombreux témoignages de la Révolution semblent donc dire vrai…