Les trous de ver sont des objets purement hypothétiques. Née dans les années 30 d’une collaboration entre Einstein et le physicien Nathan Rosen, l’idée sous-entend une possibilité de partir d’un endroit de l’univers à un autre en empruntant un raccourci à travers l’espace-temps.
Le raccourci en question, également connu sous le nom de pont Einstein-Rosen, est décrit comme un tunnel spatio-temporel doté à une extrémité d’un objet ressemblant à un trou noir et à l’autre bout d’un trou blanc. Certes, le concept s’annonce largement intéressant, mais il n’a pas fallu longtemps aux théoriciens pour constater qu’il ne fonctionnerait pas.
La physique quantique comme solution ?
Le principe sur lequel reposent les trous de ver n’est donc pas compatible avec la relativité générale. Mais malgré cette incohérence, certains experts n’hésitent pas à faire preuve de persévérance dans l’espoir de trouver la formule qui permettrait de changer la donne. Il s’avère que l’énergie négative est la pièce manquante de la théorie développée par Rosen et Einstein.
Cependant, une telle énergie ne semble pas exister. Une solution alternative consiste alors à aller puiser du côté de la physique quantique étant donné que la relativité générale est une théorie classique. En d’autres termes, il pourrait y avoir une théorie quantique supplantant la relativité générale en ce qui concerne les trous de ver.
Des modèles de gravité quantique approximatifs
Comme le soulignent nos confrères de Science Alert, pour l’heure, il n’existe pas encore de modèle de gravité quantique complet. Néanmoins, il y a plusieurs modèles approximatifs qui peuvent nous aider à déterminer la bonne voie. Parmi eux figure la théorie d’Einstein-Dirac-Maxwell. Celle-ci est appelée ainsi car elle comprend des aspects de la théorie de la gravité d’Einstein, de la théorie de l’électromagnétisme de Maxwell et de la théorie de Dirac sur les particules quantiques.
Un concept qui ne nécessite pas d’énergie négative
Un groupe de scientifiques s’est alors penché sur la théorie d’Einstein-Dirac-Maxwell pour essayer de trouver une solution qui permettrait de traverser un trou de ver. Finalement, ils ont constaté qu’il est théoriquement possible de passer à travers un tel objet. Ce qui est également intéressant, c’est le fait que leur concept ne nécessite pas d’énergie négative.
Le problème, c’est que seuls des corps dans un état quantique pourraient effectuer le voyage. Par conséquent, des amas microscopiques d’atomes pourraient traverser ce trou de ver, mais pas les humains. Autant dire que bien que cette théorie constitue une avancée majeure dans l’étude des trous de ver, elle est loin de pouvoir nous permettre de nous déplacer dans l’espace-temps.