Les gros astéroïdes ne frappent notre planète que très rarement, mais lorsque cela se produit, il en résulte des cataclysmes majeurs. Sachez au passage que depuis la fin des années 90, les astronomes ont recensé plus de 20 000 astéroïdes géocroiseurs. L’année dernière, au moins 107 d’entre eux nous ont frôlés.
Ces objets qui voyagent dans l’espace à des vitesses phénoménales représentent donc une vraie menace pour l’humanité et tout ce qui se trouve sur notre planète. Conscients de ce danger, les scientifiques étudient divers recours possibles pour empêcher un impact.
Des simulations informatiques
Une étude menée conjointement par le Lawrence Livermore National Laboratory (LLNL) et l’Air Force Institute of Technology (AFIT), laquelle vient d’être publiée dans Acta Astronautica, se focalise ainsi sur l’utilisation de l’énergie des neutrons pour dévier un impacteur susceptible de causer des dégâts sur notre monde.
Comme le rapporte Phys.org, les chercheurs ont comparé deux sources d’énergie neutronique différentes dans l’objectif de déterminer le meilleur type d’explosion nucléaire pour changer l’orbite et la vitesse d’un astéroïde. Pour ce faire, ils ont effectué des simulations informatiques mettant en scène un astéroïde de 300 mètres de diamètre.
Agir sur la vitesse de l’astéroïde
D’après Lansing Horan IV, auteur principal du rapport, l’équipe s’était concentrée sur le rayonnement neutronique d’une détonation nucléaire, car les neutrons peuvent être plus pénétrants que les rayons X. Plutôt que faire exploser le corps céleste, l’idée était donc de changer sa trajectoire.
Les experts ont découvert qu’il était possible de perturber l’orbite d’un astéroïde en modifiant la distribution et la force de l’énergie neutronique dégagée par l’explosion. Le fait de contrôler l’énergie permettrait d’agir sur la vitesse et la quantité de débris fondus et vaporisés, ce qui aurait pour effet de modifier la vitesse de la roche spatiale.
La déviation, la meilleure option ?
Une autre approche possible pour éviter un impact consiste à perturber l’astéroïde en le brisant en de nombreux fragments qui se déplacent à des vitesses extrêmes. La plupart de ces éclats devraient rater la Terre, mais environ 0,5 % pourraient tout de même heurter la surface. « La technique de la perturbation serait probablement envisagée si le temps d’avertissement avant l’impact est court et/ou si l’astéroïde est relativement petit », a expliqué Horan.
Pour les gros astéroïdes, la déflexion serait la technique la plus efficace dans la mesure où elle est moins susceptible d’avoir des effets négatifs. D’ailleurs, cette approche nécessite une plus petite quantité d’énergie qu’il n’en faudrait pour briser l’objet.
Les chercheurs considèrent leur travail comme un tremplin pour poursuivre les recherches sur la meilleure façon de mettre la Terre à l’abri des dangers que représentent les astéroïdes. Ils envisagent à cet effet de réaliser d’autres simulations dans le but de mieux comprendre la quantité et la répartition de l’énergie qu’il faut pour garantir la réussite de la déviation.