Des scientifiques veulent exploiter l’énergie géothermique du plus grand supervolcan de la planète

Selon les scientifiques, les supervolcans sont une source importante d’énergie géothermique. Reste à savoir comment et quand les exploiter. Les avis divergent sur le sujet, plus précisément sur le forage en profondeur…

Le saviez-vous que l’énergie géothermique, cette chaleur emmagasinée sous la surface de la Terre, peut être utilisée pour produire de l’électricité et pour le chauffage ? En France, son utilisation est encore limitée. Elle ne représente que 3 % des énergies renouvelables exploitées dans le pays, selon EDF, et elle est principalement utilisée pour le chauffage des bâtiments et la production d’eau chaude sanitaire. C’est une énergie propre, renouvelable et constante, mais son exploitation peut avoir des impacts environnementaux locaux. Voilà pourquoi les avis divergent avec le réveil du plus grand supervolcan au monde, situé dans le nord-ouest du Wyoming. Pour de nombreuses personnes, entre autres les communautés locales et certains vulcanologues, exploiter l’énergie géothermique de celui-ci présente de nombreux risques pour l’environnement. Notamment en raison du forage et de l’extraction d’une importante quantité d’eau souterraine.

Les obstacles à l’exploitation de l’énergie géothermique du plus grand supervolcan de la planète

Si les avis sur l’exploitation de ce supervolcan en réveil sont partagés, c’est parce qu’il se trouve dans le parc national de Yellowstone. Celui-ci est protégé par la loi américaine sur l’énergie géothermique de 1970, qui interdit notamment la construction de centrales géothermiques dans les parcs nationaux. En outre, Yellowstone compte d’innombrables formations hydrothermales et d’ailleurs, plus de la moitié des geysers existant dans le monde se trouvent dans ce parc. Or, les centrales géothermiques extraient généralement une quantité importante d’eau souterraine, qui est l’un des ingrédients de base de la formation d’un geyser. Bien que l’eau soit réinjectée par la suite dans le sous-sol, ce processus pourrait détruire ces formations sensibles. Helen Robinson, doctorante à l’Université de Glasgow, indique cependant sur National Geographic que les scientifiques ont déjà trouvé une solution pour éviter cela.

Un geyser qui propulse une gerbe d'eau dans le parc national Américain de Yellowstone.
Un geyser qui propulse une gerbe d’eau dans le parc national Américain de Yellowstone. Photo d’illustration non contractuelle. Crédit : Shutterstock

Des initiatives pour atténuer les impacts environnementaux de l’exploitation

La doctorante souligne qu’en Islande, par exemple, les entreprises géothermiques analysent où forer et éloignent les puits des geysers afin que cela ait peu d’impact sur ceux-ci. Voilà pourquoi dans ce pays, environ 90 % des gens vivent dans des maisons équipées de chauffage géothermique et 25 % de leur électricité est produite à partir de cette même énergie. Helen Robinson déclare toutefois qu’elle n’est pas favorable au forage à Yellowstone, car c’est avant tout un parc naturel. Maria Richards coordinatrice du laboratoire géothermique de la Southern Methodist University de Dallas, quant à elle, explique que si des projets comme ceux en Islande sont mis en place, on pourrait facilement détourner le système hydrothermal souterrain du supervolcan. Et ainsi laisser intactes les formations de surface, et forer en profondeur pour produire de l’énergie géothermique. Si les experts choisissent pour l’instant de ne pas forer à Yellowstone, en Italie, un projet de forage pilote est déjà mis en place dans un supervolcan situé sous le golfe de Naples.

Le projet audacieux et controversé de forage dans le Campi Flegrei

Il s’agit du forage pilote du Campi Flegrei Deep Drilling Project (CFDDP), un projet visant à forer sur plus de 3 km (10 000 pieds) dans ce supervolan situé à moins de 15 km du centre-ville de Naples. Le Campi Flegrei est, notons-le, l’un des supervolcans les plus actifs au monde et l’un des plus surveillés par les vulcanologues. À l’observatoire du Vésuve de l’INGV, à quelques minutes du forage pilote du CFDDP, l’activité des Campi Flegrei est surveillée 24 heures sur 24. Pour les scientifiques à l’origine du projet, il est important de creuser sous terre pour comprendre réellement ce qui se passe. Une vision qui ne semble pas faire l’unanimité dans le pays.

Paysage volcanique du Campi Flegrei près de Naples en Italie.
Paysage volcanique du Campi Flegrei près de Naples en Italie. Photo d’illustration non contractuelle. Crédit : Shutterstock

Le géochimiste Benedetto De Vivo a, par exemple, déclaré au quotidien napolitain Il Mattino que le forage en profondeur des Campi Flegrei pourrait provoquer une explosion, des tremblements de terre, voire une éruption. Bref, il y a une source importante d’énergie géothermique dans les supervolcans, mais il semblerait qu’il y ait encore divers obstacles à son exploitation, notamment sur le plan technique, environnemental et financier. Quel est votre avis à propos des forages de supervolcans pour de l’énergie géothermique ? Je vous invite à nous donner votre avis, vos remarques ou nous remonter une erreur dans le texte, cliquez ici pour publier un commentaire .

Rejoignez nos 900 000 abonnés via notre Newsletter , Google Actualité et WhatsApp
Via
ecoticias.comsciencefocus.combbc.comedf.frnationalgeographic.esingvvulcani.com

Raharisoa Saholy Tiana

Je m’appelle Tiana et je suis journaliste professionnelle. J’ai une affinité particulière pour les sujets d’actualités et sur tout ce qui a trait à l’environnement, à l’innovation et au lifestyle. Depuis plusieurs années, j’ai couvert un large éventail de sujets liés entre autres aux questions environnementales et aux nouvelles technologies. Chez Neozone, j’interviens pour vous faire découvrir ces sujets fascinants, qui peuvent apporter de grands changements dans la société et qui méritent d’être mis en lumière. De nature curieuse et créative, j’ai toujours voulu devenir une journaliste web francophone. Après avoir obtenu mon diplôme de maîtrise en droit privé à l'université d’Antananarivo, j’ai décidé de me former aux métiers de la rédaction. J’ai commencé dans une agence web locale, avant de me lancer dans le « freelancing ». Cela fait plus de 10 ans que j’évolue dans ce secteur, en collaborant notamment avec de nombreuses agences et sites internationaux. Cette citation de Léon Trotsky m’inspire et me motive au quotidien : « La persévérance, c'est ce qui rend l'impossible possible, le possible probable et le probable réalisé. »

3 commentaires

  1. Outre le risque que ca impact l’environnement, n’y a t il pas une question de sécurité ? Forer dans un volcan doit être quelque chose de périlleux quand meme pour les ouvriers qui s’en chargeront non ?

    0
    0
  2. Si cette histoire de volcan arrive a son terme ca pourrait etre une vrai bonne idée. C’est vrai qu’il y a bcp de chaleur sous terre et pouvoir la transformer en énergie électrique serait génial. Surtout vu la chaleur qu’il y a dans un volcan.

    0
    0
  3. Et en cas d’erruption volcanique ? On sait tous que meme un volcan en veille depuis un certain moment peut se reveiller d’un instant a un autre. Si jamais celui ci se reveille et entre en éruption ? Que deviendront les forages ?

    0
    0

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *


Bouton retour en haut de la page