Avez-vous déjà entendu parler d’inversion du champ magnétique de la Terre ? Il s’agit, selon Wikipédia, d’un « phénomène récurrent dans l’histoire géologique terrestre » pendant lequel « le pôle nord magnétique se déplace au pôle sud géographique, et inversement ». En d’autres mots, pendant cette période particulière, les boussoles peuvent « pointer l’Antarctique comme étant le nord, au lieu de l’Arctique » explique National Geographic.
Qu’est-ce qui provoque cette inversion ?
Cela est dû à « une perturbation de la stabilité du noyau de la Terre ». Pour comprendre ce phénomène, il faut aller à la source du champ magnétique terrestre et, plus précisément, au centre de la Terre, là où se trouve du fer fondu – un conducteur électrique et magnétique – qui, à cause de l’inversion, « bouge par des mouvements de convection perturbés, c’est l’effet dynamo », rapporte Hitek. Le fer fondu créé ainsi le champ magnétique et ce dernier fluctue de manière imprévisible.
Il y a peu, les scientifiques pensaient que cette inversion du champ magnétique terrestre s’effectuait sur une certaine période, pouvant aller de 1.000 ans à 10.000 ans, pendant laquelle les pôles magnétiques se déplacent rapidement sur toute la surface du globe. Toutefois, si au bout de cette période de transition, les pôles magnétiques revenaient à leur position initiale, on parle d’excursion magnétique. Si, au contraire, les pôles permutaient, on appelle cela une inversion.
Un exemple d’excursion magnétique nous est donné par le journaliste Azar Khalatbari dans l’édition numéro 781 de Sciences et Avenir, paru en mars 2012. Il y explique que : « Nul ne s’en rend compte mais en une heure à peine, le temps d’un déjeuner ou d’un cours de gym, le pôle nord magnétique se déplace de six bons mètres. A la fin de la journée, sa dérive atteint un peu plus de 150 mètres et, en un an, c’est la distance entre Paris et Fontainebleau qui est avalée par ce point mythique… Et ce sprint dure depuis le milieu des années 1990 ». Quant au phénomène d’inversion, la dernière en date remonte à 781.000 ans, dénommée inversion Brunhes-Matuyama.
Devons-nous craindre l’inversion des pôles magnétiques ?
La réponse est assez mitigée. Si on se fie à la parole de certains chercheurs, le fait que cette inversion se déroule sur plusieurs milliers d’années est positive en ce qu’elle nous permette de mieux nous préparer pour anticiper tous les désagréments possibles. Seulement, cette inversion n’est pas non plus une chose positive puisqu’en temps normal, le champ magnétique de la Terre nous protège des radiations cosmiques et solaires. Or, en cas d’inversion prolongée, nous serions exposés à radiations. De plus, même si nous, les êtres humains, ne sentirions pas l’inversion des polarités, les satellites et réseaux électriques seraient perturbés par cette inversion.
Par ailleurs, les animaux qui se servent du champ magnétique pour s’orienter, comme c’est le cas des oiseaux, des tortues de mer ou encore des saumons, pourraient littéralement « perdre le nord ». Néanmoins, ils peuvent s’adapter à cette situation.
En tout cas, même si certains théoriciens ont associé l’inversion des pôles à l’extinction des espèces, aucune donnée n’est venue étayer cette thèse. Toutefois, une autre hypothèse a pointé le bout de son nez : celle qui suggère que contrairement à auparavant, l’inversion des pôles pourrait ne plus durer des milliers d’années mais se dérouler en l’espace d’une vie humaine. De plus, les chercheurs s’accordent sur un point : Nul ne sait quand la prochaine inversion aura lieu.