La façon dont la vie est apparue sur Terre est une question qui fait encore débat au sein de la communauté scientifique. Plusieurs hypothèses ont été à cet effet avancées. Mais une récente découverte dans une banlieue de la ville de Chicago, aux États-Unis, pourrait changer la donne. Comme indiqué plus haut, il s’agit d’une découverte fortuite. Elle remonte à 2016. Cette année-là, un morceau de fulgurite, un amas de sédiments fondus créé par la foudre, avait été trouvé à Glen Ellyn.
Un échantillon confié à des scientifiques de l’Université de Leeds
Face à cette trouvaille, les autorités locales n’ont pas tardé à prélever un échantillon et à le remettre au Wheaton College. Le spécimen a été ensuite confié à une équipe de chercheurs de l’Université de Leeds, au Royaume-Uni, afin que celle-ci puisse l’examiner. En effet, le groupe travaillait déjà à ce moment-là sur une étude portant sur la formation des fulgurites. Benjamin Hess (Ph.D et auteur principal de l’étude) et ses collègues ont été surpris de constater que l’échantillon contenait une grande quantité de schreibersite, un minéral phosphate soluble dans l’eau.
Le phosphore, un élément chimique important pour la vie
Pour Hess, cette découverte pourrait modifier les théories sur l’origine des phosphates solubles dans l’eau. Le phosphore est effectivement un élément chimique important pour la vie. Les cellules en ont besoin pour créer l’ADN et l’ARN. Il est aussi nécessaire pour d’autres fonctions vitales. La Terre regorge certes d’une quantité importante de phosphore, mais l’élément se trouve principalement piégé dans des minéraux qui ne peuvent pas se dissoudre dans l’eau. En raison de l’importance de cette dernière pour les micro-organismes, cela a pu constituer un frein au développement de la vie.
Une découverte qui pourrait être utile pour la recherche de vie extraterrestre
Une théorie propose ainsi que la majeure partie du phosphore soluble était apporté en petite quantité par des roches extraterrestres. Cependant, les chercheurs pensent que le nombre de météorites ayant frappé la Terre a considérablement diminué après l’évènement qui a créé la Lune, rendant insuffisante la quantité de phosphore disponible.
En outre, les impacts de roches extraterrestres sont souvent dévastateurs plus tôt que d’être favorables aux êtres vivants. Benjamin Hess estime ainsi que la foudre, qui frappe fréquemment la Terre, est à l’origine du phosphore ayant contribué à l’essor de la vie.
En plus d’aider à percer les mystères du passé de notre planète, cette découverte pourrait également s’avérer utile pour la recherche de la vie sur d’autres mondes, notamment sur les exoplanètes. À noter que l’étude a été publiée dans la revue Nature.