Deux célèbres personnages utilisaient une technique de sommeil bien particulière pour stimuler leur créativité… Salvador Dali, grand peintre espagnol, et Thomas Edison, mathématicien hors pair, avaient pour habitude de forcer leurs cerveaux à se réveiller pour être créatifs… Si, seul Dali avait expérimenté cette technique, et au vu de sa douce folie, il eût été facile de la qualifier de délirante… Mais si, Thomas Edison, scientifique chevronné, l’utilisait aussi, ce n’est peut-être pas si farfelu que cela !
Cette technique du sommeil consiste à se réveiller, juste après être tombé dans les bras de Morphée…. Cela aurait permis à l’un d’être plus créatif dans ses œuvres, et à l’autre, de résoudre des problèmes de mathématiques qu’il n’avait pas réussi à résoudre. Explications que l’on espère scientifiques !
Quelle était la technique de Dali ou Edison ?
Avant de plonger dans le sommeil profond, nous vivons tous une phase de sommeil léger. Cette phase, pendant laquelle le cerveau reste en activité fait que la réalité et l’inconscience s’entremêlent.
Pour parvenir à se réveiller durant la phase de sommeil léger, Edison avait pour habitude de s’endormir avec une bille d’acier dans la main. Dali, lui tenait aussi un objet comme une cuillère… Puis ils s’installaient pour une sieste de quelques minutes sur une chaise…. Dès l’endormissement, les muscles se relâchent et les objets tenus dans les mains tombent… C’est un réveil en sursaut qui se produit. Et, en se mettant au travail juste après ce réveil, la créativité serait décuplée !
Et scientifiquement ça donne quoi ?
Pour les scientifiques, ce stade précoce de sommeil s’appelle état hypnagogique (N1), et ne dure que quelques minutes avant le sommeil profond. Dans une étude publiée le 8 décembre dernier, dans la revue Sciences Advances, les chercheurs estiment que cette technique utilisée depuis des siècles pourrait bien stimuler la créativité. Sous la houlette de Delphine Oudiette, chercheuse en sommeil à l’Institut du cerveau de Paris, l’étude révèle quelques « vérités » étonnantes.
Lors d’une nuit de sommeil, nous passons seulement 5% de notre temps en phase N1. Si de nombreuses études sont faites sur le sommeil paradoxal, celui des rêves, ce n’est pas le cas de l’état hypnagogique ! La chercheuse explique que, pendant cette courte phase, nous pouvons percevoir des formes ou des couleurs devant nos yeux alors qu’ils sont fermés. On peut aussi entendre les sons de la maison, mais atténués.
L’étude de cas de l’état hypnagogique
Pour réaliser cette étude, Delphine Oudiette a analysé le sommeil et la créativité de 103 participants. Il est précisé que tous les participants étaient en bonne santé, et avaient une capacité à s’endormir très vite. Pour réaliser l’étude, il leur a été demandé de ne prendre aucun stimulant tels que café ou alcool et d’écourter un peu la nuit précédant l’expérience. Les chercheurs ont alors présenté un problème mathématique dans lequel les participants devaient deviner le dernier chiffre d’une séquence.
Deux règles leur ont été fournies, mais une dernière « règle cachée » n’a pas été portée à leur connaissance. En fait, le huitième chiffre correspondait toujours au second chiffre de la séquence. Si les participants découvraient cette règle cachée, alors la découverte de la solution serait plus rapide. Pour la chercheuse, découvrir une règle cachée en mathématique est aussi un signe de créativité. La créativité ne se limite donc pas à l’art !
Les résultats de l’étude
Dans la partie initiale de l’étude, les 103 participants devaient résoudre 10 problèmes avec les deux règles données. Puis, s’ensuivait une pause de 20 minutes pour se détendre ou dormir sur une chaise semi-inclinée et confortable. Dans leurs mains, placées sur les accoudoirs, les participants tenaient chacun une tasse… Le but étant que la tasse tombe et qu’ils se réveillent dans la phase N1.
Une fois la tasse tombée, les chercheurs ont présenter à nouveau le problème à ceux qui ne l’avaient pas résolu avant l’endormissement. Les participants qui avaient entamé la phase N1 étaient 83% à avoir une chance de résoudre l’énigme. Ceux qui étaient restés éveillés n’avaient que 30% de chances ! Delphine Oudiette a d’ailleurs déclaré : « La seule différence entre les deux groupes est d’une minute. C’est une sorte de résultat spectaculaire. »
Les participants n’ayant pas vécu la phase N1 ou étant entrés en phase de sommeil profond (N2) n’ont pas réussi à trouver la règle cachée. Les chercheurs en ont conclu, que la phase N1 était donc un point idéal pour la création… Mais, que pour l’atteindre, il fallait obliger le corps à se réveiller uniquement dans cette phase précise. Bloqués sur un problème de maths, ou sur l’écriture de votre prochain roman, essayez la technique de Dali !