La science s’intéresse à l’invention « préhumaine » du baiser

Saluer d’un baiser sur la joue est une pratique ancrée, mais ses origines pourraient surprendre. Une étude propose que ce geste serait un héritage du toilettage chez les primates.

Quand nous rencontrons une personne, une question fuse parfois : « on se fait la bise » ? Allez, va pour quelques bises claquées sur les deux joues pour se dire bonjour, et au revoir. Dans mon département, la Seine-et-Marne, on se fait deux bises, et on commence généralement par tendre la joue droite. En Normandie, la région d’adoption de mon fils, c’est la joue gauche et quatre bises ! Bon, j’avoue, dans une réunion de famille, je me débrouille pour arriver dans les premiers invités, et m’éviter ainsi la distribution de bises à tout le monde ! J’ai quand même apprécié la période de la COVID 19 pendant laquelle on ne se claquait plus la bise à tout-va ! Mais, dites-moi, savez-vous d’où vient cette habitude du baiser ? Et, s’il était, en réalité, un geste ancestral hérité de nos ancêtres, les primates ? C’est ce que suggèrent quelques études scientifiques. Décryptage.

Une nouvelle étude fascinante sur l’origine du baiser

Cette étude a été menée par Adriano R. Lameira, primatologue et psychologue évolutionniste à l’Université de Warwick, et publiée sur onlinelibrary.wiley.com. Le primatologue propose une théorie étonnante : le baiser pourrait être un héritage de nos ancêtres primates, un comportement qui a évolué au fil des millénaires pour renforcer les liens sociaux. Concrètement, chez les primates, le « baiser » est un geste d’hygiène, qui permet un toilettage mutuel. Ainsi, selon l’étude, ce « baiser » visait à éliminer les parasites des primates, et renforçait les liens entre les individus d’une meute.

Deux femmes se font la bise.
Deux femmes se font la bise pour se dire bonjour, mais connaissez-vous l’origine de ce geste ? Photo d’illustration non contractuelle. Crédit : Shutterstock

Comment le baiser primate est-il devenu humain ?

Lorsque j’observe un grand singe, je suis convaincue que l’homme en descend, ses mimiques et ses attitudes sont tellement identiques aux nôtres ! Nos ancêtres humains comme l’Homme de Néandertal étaient plutôt du genre poilus, mais ces poils se sont progressivement estompés, rendant l’épouillage moins nécessaire. Quant au baiser, il serait, en fait, une transformation de cette pratique que le Pr Lameira évoque la théorie « dernier baiser du toiletteur », suggérant que le baiser est une trace de ces anciennes pratiques de toilettage, adaptées pour les contextes sociaux des humains modernes. Et, cette pratique est largement répandue puisque dans 90 % des cultures modernes, le baiser est une forme de contact humain, renforçant le lien social, ou témoignant une certaine affection.

Un mécanisme hérité de nos ancêtres les primates ?

Eh oui, là encore, si l’on observe un grand singe, il presse ses lèvres contre une surface (l’autre) et applique parfois une légère succion. Cela ne vous rappelle-t-il pas le « bisou » que l’on applique sur une joue ou de temps en temps dans le vent. Quant au baiser intime que l’on donne sur la bouche de son conjoint, c’est aussi un baiser, mais que l’on réserve uniquement à certains très proches. L’étude explique aussi que si ce geste a perdu sa « fonction hygiénique », c’est parce que notre pilosité a quasiment disparu, mais qu’il reste une action pour renforcer le lien social.  Et, vous ? Êtes-vous plutôt deux, trois ou quatre bises ou préférez-vous une poignée de main pour saluer ceux que vous rencontrez ? Merci de nous signaler toute erreur dans le texte, cliquez ici pour publier un commentaire .

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Nathalie Kleczinski

Passionnée de lecture et d'écriture, il était presque logique que je me tourne vers le métier de rédactrice/journaliste professionnelle. Écrire est une passion, un besoin et une manière de communiquer indispensables. Touche-à-tout de l'écriture, j'aime surtout écrire sur des sujets liés à l'environnement, mais aussi à ceux qui prodiguent des conseils, ou des astuces pour vous aider dans votre quotidien. Je suis une adepte des tests en tous genres, surtout s’ils permettent de créer, de faire des économies, ou d’utiliser des produits recycler ! Je voue également une véritable passion aux animaux et suis très sensible à leur bien-être et aux inventions qui peuvent améliorer leurs quotidiens. En revanche, je peux vite devenir cassante lorsqu’il s’agit de parler de maltraitance. Enfin, j’aime découvrir et faire découvrir de nouvelles inventions, de petites choses qui amélioreront notre quotidien, ou celui des personnes en situation de handicap, autre cause qui me tient à cœur. Bénévole dans une association liée à l’aide aux victimes d’accidents de la route, vous comprendrez aisément que cette cause me touche aussi et que j’estime primordial de mettre en avant tout ce qui peut améliorer cette sécurité routière et empêcher un décès supplémentaire sur la route. Ma devise : Carpe Diem, car la vie est courte, et qu'il faut transformer chaque instant en tranches de bonheur !

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