Notre sens du toucher est un aspect crucial de la façon dont nous interagissons avec ce qui nous entoure. Il est rendu possible par la peau qui est l’organe le plus lourd et le plus étendu de notre corps. Mais comme le souligne Science Alert, il y a une partie de cet organe plus sensible au toucher que n’importe quel autre.
Il s’agit de la peau à la surface des doigts. En raison de cette particularité, des scientifiques de l’Université d’Umeå en Suède se sont focalisés sur cet aspect unique et ont ainsi mené une étude visant à déterminer à quel point les neurones sensoriels de nos doigts étaient réceptifs. L’étude en question a été publiée dans la revue The Journal of Neuroscience le 15 mars dernier.
Des récepteurs sensoriels sensibles aux stimuli mécaniques
Que les crêtes du bout de nos doigts, c’est-à-dire la zone où sont prélevées nos empreintes digitales, renferment de petits récepteurs sensibles aux stimuli mécaniques est quelque chose que nous savons déjà. En effet, c’est grâce à ces champs récepteurs que nous pouvons ressentir la douleur, détecter le toucher, les vibrations et la pression, pour ne citer que ça. Toutefois, on ignorait auparavant le fonctionnement du mécanisme, de même la répartition des récepteurs ainsi que le rôle de chaque neurone.
Une expérience inédite
Pour cette raison, le Dr Ewa Jarocka, co-auteur de l’étude, et ses collègues ont recruté une dizaine de volontaires afin de réaliser une expérience inédite. Ils ont demandé à ceux-ci de s’asseoir chacun sur une chaise de dentiste, le but étant de cartographier les champs récepteurs des doigts. Pour ce faire, les chercheurs ont attaché les bras des sujets sur des supports en plastique pour s’assurer qu’ils ne pouvaient pas bouger. Ensuite, ils ont utilisé un tambour commandé par ordinateur pour faire rouler de minuscules cônes de 0,4 millimètre de large espacés d’environ 7 mm sur la peau des doigts.
Des zones très sensibles à l’intérieur des champs
Les scientifiques ont évalué les réponses par rapport aux stimuli à l’aide d’électrodes insérées dans les bras des participants. En se basant sur ces réponses, ils ont constaté que chaque champ réceptif couvrait une zone s’étendant sur plusieurs crêtes du bout des doigts. Ils ont également découvert que chaque champ comportait à l’intérieur des zones très sensibles.
De plus, il s’avère que ces dernières sont ancrées aux crêtes d’empreintes digitales elles-mêmes étant donné que les champs ne suivaient pas le mouvement du tambour rotatif. « Nous avons tous ces points sensibles multiples. Chacun d’entre eux répond à des détails aussi fins que 0,4 millimètre, ce qui correspond à la largeur approximative de la crête de l’empreinte digitale », a expliqué Jarocka à New Scientist. Les informations liées aux stimuli sont ensuite transmises au cerveau.