La Lune, le seul satellite naturel permanent de notre planète, a une surface parsemée de cratères. Selon un article de Pierre Thomas de l’ENS de Lyon, publié sur le site Planet-Terre, ils ont des diamètres allant de plus de 1 000 km à seulement quelques millimètres. Parmi les cratères les plus connus de ce corps céleste, on peut citer le bassin Pôle Sud-Aitken. Vieux de plus de 4 milliards d’années, ce dernier est la plus grande dépression causée par l’impact d’un corps céleste sur la Lune et dans l’ensemble de notre système solaire. Si son diamètre est estimé à environ 2 500 km, il semblerait que ses dimensions soient encore plus importantes, d’après de nouvelles recherches. Par ailleurs, une exploration de ce bassin d’impact pourrait apporter de nombreuses réponses, notamment celles relatives à la formation du satellite.
Un bassin de forme circulaire
Jusqu’ici, les études réalisées sur le bassin Pôle Sud-Aitken suggèrent que la dépression a été entraînée par un impact oblique, ce qui explique sa forme ovale. Toutefois, des recherches menées par Hannes Bernhardt, un géologue de l’Université du Maryland et son équipe ont permis de démontrer que la collision s’est déroulée davantage à la verticale. Les scientifiques ont utilisé des données géologiques issues du Lunar Reconnaissance Orbiter de la NASA pour analyser 200 formations montagneuses autour du point d’impact. Les résultats leur ont permis de conclure que ces dernières ont une forme circulaire et que le diamètre de la dépression peut être plus important que celui avancé par les précédentes études. D’après Hannes Bernhardt, « une forme plus ronde et plus circulaire indique qu’un objet a frappé la surface de la Lune à un angle plus vertical, peut-être de la même manière que lorsqu’on laisse tomber une pierre directement sur le sol ».
Un angle d’impact qui peut expliquer l’anomalie gravitationnelle au niveau du bassin
L’angle d’impact de l’objet sur la Lune a permis de créer un gigantesque cratère circulaire et pourrait expliquer un phénomène étrange dans cette zone, à savoir une anomalie gravitationnelle. En effet, suite à la collision, l’objet qui a entraîné la formation du bassin aurait pu pénétrer la surface de la Lune et se loger sous celle-ci. Pour information, la présence de cette anomalie a été dévoilée par des données provenant de deux sondes spatiales envoyées dans le cadre de la mission GRAIL de la NASA. Les informations ont ensuite été comparées avec celles collectées par le Lunar Reconnaissance Orbiter et ont permis de détecter une masse de 2,18 quintillions de kilogrammes.
Un angle d’impact qui facilite l’accès aux matériaux de la croûte lunaire
Dans le cas d’une collision oblique, les débris auraient été projetés uniquement vers le côté opposé du pôle Sud de la Lune. Cependant, Hannes Bernhardt et son équipe estiment que les matériaux arrachés de la croûte lunaire par l’objet sont répartis autour du cratère, en raison de l’angle d’impact plus vertical. En d’autres termes, les robots et les astronautes qui atterriront au niveau du pôle Sud de la Lune dans le cadre du programme Artemis, pourront accéder aux roches et obtenir des données relatives à la formation de la Lune.
À noter qu’actuellement, plusieurs théories tentent d’expliquer l’apparition de ce satellite naturel permanent, parmi lesquelles nous pouvons citer la collision entre une protoplanète et notre Terre ou la coalescence de débris. Aviez-vous connaissance de cet énorme cratère sur la Lune ? Je vous invite à nous donner votre avis, vos remarques ou nous remonter une erreur dans le texte, cliquez ici pour publier un commentaire .