Même si aujourd’hui, la tendance commence à s’inverser, il apparaît souvent que les femmes scientifiques sont moins reconnues que leurs homologues masculins. Faut-il être un homme pour être scientifique ? La « non-reconnaissance » des femmes scientifiques, cela porte un nom : l’effet Matilda.
Cette théorie nous vient de Margaret Rossiter dans les années 80. Elle explique que lors de recherches scientifiques menées par des femmes, celles-ci profitent moins de leurs retombées, et que les lauriers de la gloire reviennent souvent aux hommes ! Quant aux prix Nobel, les femmes en sont souvent tout simplement évincées : 57 femmes nobélisées contre 871 hommes… Le constat est flagrant !
Citons par exemple la biologiste Rosalind Franklin, physico-chimiste et pionnière de la biologie moléculaire. Elle est la première à publier un rapport sur l’ADN. Sa découverte lui sera volée par Watson et Crick. Elle ne recevra un prix qu’en 2008, à titre posthume et 50 ans après son décès.
Ou encore Jocelyn Bell, astrophysicienne britannique. Elle est la première à découvrir Pulsar (objet astronomique produisant un signal périodique). Mais c’est son directeur de thèse Antony Hewish qui obtiendra le Nobel de Physique en 1974 à la place de Jocelyn Bell !
La théorie de l’effet Matilda
Margaret Rossiter, historienne des sciences, s’intéresse dans les années 80 à la théorie de Robert King Merton nommée « l’effet Mathieu ». Cette théorie fait référence à un verset de l’évangile selon Mathieu : « Car on donnera à celui qui a, et il sera dans l’abondance, mais à celui qui n’a pas on ôtera même ce qu’il a.”
Elle reprend donc ce concept mais va encore plus loin. Selon elle, l’effet Mathieu est démultiplié dès lors qu’il s’agit de recherches scientifiques féminines ! Elle nomme sa théorie l’effet Matilda en référence à Matilda Joslyn Gage qui avait déjà remarqué à la fin du 19ème siècle que les hommes accaparaient l’intellectualité des femmes !
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Et cela ne date pas d’hier !
Trotula de Salerne, une femme médecin et chirurgienne publia plusieurs ouvrages sur la santé des femmes. L’un de ses livres «Le Soin des maladies des femmes » fût un ouvrage de référence, traduit en plusieurs langues… Pourtant les livres de Trotula de Salerne ont tous été attribués à des savoirs masculins ! Il serait peut-être temps que les femmes soient reconnues à leur juste valeur intellectuelle… La science ou la physique ne sont pas réservées aux hommes !
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