Lorsque vous partez en vacances, ou que vous séjournez chez des amis ou de la famille, vous rencontrez peut-être un problème important: dormir dans un autre lit que le vôtre perturbe votre sommeil, provoque réveils nocturnes, insomnies voire nuits blanches ! Pourtant, en temps normal, dans votre lit, vous dormez comme un bébé. Des chercheurs ont découvert la raison de ces sommeils perturbés et dans une étude publiée dans revue Current Biology, ils expliquent que c’est à cause de notre cerveau que l’on dort mal lorsque l’on n’est pas chez soi. Dans un environnement inhabituel, le cerveau se transforme en gardien de nuit, et vous empêche de dormir… Explications.
L’ « effet première nuit » c’est quoi ?
Le sommeil dégradé hors de son environnement habituel porte un nom : l’effet première nuit. Cet effet se traduit par un sommeil plus long à venir, des réveils nocturnes, et des nuits plus courtes. C’est aussi pour cette raison que lors de test de sommeil par exemple, les scientifiques n’utilisent jamais les données de la première nuit pour poser un diagnostic… Il faut donc laisser le temps au cerveau de s’habituer à son nouvel environnement. Pour les scientifiques, ce phénomène serait dû au fait que l’hémisphère gauche du cerveau se mette en veille, comme pour surveiller l’environnement nouveau, et nous empêche ainsi de dormir d’un sommeil de plomb.
Pourquoi cet « effet première nuit » ?
Les chercheurs de l’université Brown aux Etats-Unis ont voulu en savoir plus sur ce phénomène. Pour approfondir leurs recherches, ils ont donc utilisé une technique de neuroimagerie avancée pour analyser le cerveau endormi. Et les images ont parlé, elles ont d’ailleurs mis en lumière un phénomène auquel les scientifiques ne s’attendaient pas: lors de la première nuit de sommeil, les deux hémisphères du cerveau ont une activité asymétrique que les chercheurs n’expliquent pas encore. En fait, l’hémisphère gauche « s’endort » légèrement moins que l’hémisphère droit. Le côté gauche réagit plus que le droit aux stimuli externes provoqués par les scientifiques. Les asymétries sont à priori transitoires et n’ont été observées que lors de la première nuit de sommeil. C’est un peu comme si le cerveau avait besoin de repérer les lieux avant de reprendre un fonctionnement normal.
Quelles solutions pour palier l’effet première nuit ?
Le cerveau aurait donc besoin d’être dans un environnement familier pour ne pas être « trop vigilant » … Et comme les enfants le feraient avec un doudou, qui leur permettra de dormir n’importe où ou presque, les scientifiques conseillent tout simplement d’emporter quelque chose que le cerveau connaît déjà… De plus, les scientifiques pensent que le cerveau finit par s’habituer aux changements. Ainsi, quelqu’un qui voyage beaucoup, dort souvent dans des endroits différents, ne ressentira plus cet effet première nuit… Vous pouvez être adulte et avoir toujours un doudou avec vous, mais si ce n’est pas le cas, emportez simplement votre oreiller ou votre couette, voire les deux. On ne sait pas trop comment il procède (odeur, texture) mais votre cerveau « reconnaîtra » votre environnement quotidien, et son hémisphère gauche devrait être moins inquiète de ce qu’il pourrait vous arriver !