On connait tous les rumeurs clichées concernant les artistes, dont les peintres, et le fait que certains prendraient de la drogue pour booster leur créativité. Eh bien figurez-vous que durant la préhistoire, cette fameuse drogue… c’était le manque d’oxygène ou « hypoxie ». On vous dit tout !
Beaucoup l’ignorent, mais on a jusqu’à présent découvert près de 400 peintures rupestres préhistoriques en Europe occidentale. Datant d’environ 40 000 à 11 000 ans, beaucoup de ces fameuses œuvres d’art se trouvent dans des grottes vraiment très loin sous terre et donc avec un taux d’oxygène assez faible.
Dans un article récemment posté sur le site Tandfonline, une équipe de chercheurs a indiqué que dans certaines des grottes en question, le taux d’oxygène n’était que de 9 %, ce qui correspond à la limite maximale pour l’homme.
Des peintures dans des grottes vraiment loin sous terre…
Et ce taux continue encore de baisser lorsqu’on allume une torche, car les flammes vont à leur tour consommer le peu d’oxygène dans l’air. Les chercheurs se sont alors posé la question : pourquoi choisir des lieux aussi « extrêmes » pour peindre ? Eh bien l’archéologue Yafit Kedar, de l’Université de Tel-Aviv en Israël, a avancé dans une étude la théorie impliquant l’hypoxie. Cette dernière pourrait en effet être comme une drogue pour les « artistes » de la préhistoire.
L’hypoxie pour entrer en transe et être plus créatif ?
Yafit Kedar a avancé que les artistes rupestres préhistoriques pourraient avoir « choisi de créer dans des grottes aussi éloignées [de la surface] à cause de leur manque d’oxygène frais. Peut-être que les peintres auraient été là-bas en train de créer dans un état hypoxique, semblable à une transe » Il faut en effet savoir que pendant l’hypoxie, le corps libère une importante dose de dopamine qui peut provoquer des états d’euphorie, mais aussi des visions !
Et c’est sûrement cette sensation que les peintres de l’époque recherchaient. Je me suis demandé pourquoi ils sont allés dans le noir, dans une telle isolement – pourquoi aller au bout d’un kilomètre à l’intérieur? Ces grottes sont effrayantes, avec des passages étroits, et je n’arrêtais pas de me cogner la tête , raconte la chercheuse au site Haaretz. Une étude réalisée en 2006 par des scientifiques de l’Institut national de géophysique et de volcanologie de Rome a émis l’hypothèse que l’hypoxie aurait pu être la source des transes dont les oracles de Delphes ont extrait leurs visions précise le site bigthink.
Bien évidemment, il ne s’agit pour l’instant que de simples théories, mais Yafit Kedar et ses collègues y croient dur comme fer. D’ailleurs, ils sont bien décidés à poursuivre leurs études et recherches dans le but d’étudier d’avantage les conditions de vie dans les grottes peintes. A termes, cela permettra d’étayer ou bien de réfuter leurs hypothèses à propos de l’art et de l’hypoxie durant la préhistoire. Affaire à suivre donc !