Dans les années 1970, l’amiante était considéré comme la solution idéale pour isoler un bâtiment. Ce matériau était apprécié pour ses propriétés isolantes, sa résistance au feu, son élasticité et sa robustesse. Mais, plus tard, son utilisation dans la construction est bannie dans certains pays, lorsque des scientifiques ont découvert que les personnes exposées aux fibres d’amiante étaient atteintes de maladies telles que le cancer. En France, cette interdiction est entrée en vigueur dès 1997. D’ailleurs, il y est devenu obligatoire de réaliser un diagnostic amiante en cas de vente d’un bien immobilier dont la construction est antérieure à 1997.
Dans une nouvelle étude effectuée par une équipe de chercheurs franco-chinois, dont le chimiste Christian Amatore du CNRS, il a été démontré que, comme l’amiante, les nanofibres inertes comportent un risque sanitaire important. Le rapport d’étude, publié dans la revue Nature Nanotechnology, a fourni des explications sur comment l’inhalation de ces nanomatériaux peut causer des lésions à répétition, voire des fibromes pulmonaires. À travers cet article, nous vous invitons à découvrir quelques points essentiels sur cette recherche.
Pourquoi les nanofibres inertes sont-elles dangereuses pour la santé ?
Selon les chercheurs, l’inhalation de nanomatériaux fibreux inertes employés pour l’isolation thermique des bâtiments présente un danger pour la santé humaine. Les causes seraient liées à la dimension et à la forme de ces nanofibres, mais non à leur composition chimique. En effet, les résultats d’une étude in vitro ont montré que les macrophages, des « cellules mangeuses » présentes sur le tissu des alvéoles pulmonaires, seraient incapables d’engloutir et de désintégrer les corps étrangers de plus de 15 microns de long. Elles ne parviennent pas à s’allonger suffisamment pour absorber complètement les nanofibres à l’intérieur de leur « vésicule digestive ».
Ce problème d’assimilation, appelé « phagocyte frustrée », provoque des fuites de sécrétions néfastes qui pourraient affecter la paroi alvéolaire du poumon. Pour la première fois, cette étude a, d’ailleurs, réussi à repérer, à caractériser et à mesurer ces sécrétions d’espèces réactives de l’oxygène et de l’azote (ROS et RNS). Après la première étude in vitro, les chercheurs ont poursuivi leurs travaux avec une expérimentation sur des rats. Ils ont observé qu’une inhalation régulière et sans protection de nanomatériaux fibreux inertes similaires entraîne des lésions pulmonaires à répétition. Ces derniers peuvent provoquer à terme le développement de fibromes pulmonaires.
L’utilisation des nanofibres inertes dans la construction
Après la découverte de cet éventuel risque sanitaire grave pour les personnes exposées régulièrement aux nanofibres inertes, le CNRS se pose des questions sur l’utilisation des feutres isolants de nanofibres inertes utilisés dans le secteur du bâtiment. Il est à préciser que jusqu’à ce jour, ces matériaux sont considérés comme moins délétères que les fibres d’amiante. Mais aujourd’hui, cette étude affirme que tous les nanomatériaux fibreux inertes présentent le même niveau de risque pour la santé.
Dans un communiqué de presse publié récemment sur le Quotidien du Médecin, le chimiste Christian Amatore a expliqué que des études antérieures avaient déjà constaté que l’inhalation de nanofibres inertes entraîne ce phénomène de phagocytose frustrée. Cependant, elles n’ont pas pu démontrer le lien entre celui-ci et le développement de fibrome pulmonaire, contrairement à cette nouvelle étude franco-chinoise. Pour avoir plus d’informations sur cette étude, rendez-vous sur Cnrs.fr ou sur Nature.com. Que pensez-vous de cette étude ? Nous vous invitons à nous donner votre avis, vos remarques ou nous remonter une erreur dans le texte, cliquez ici pour publier un commentaire .
En fait rien de nouveau, la toxicité induite par le facteur de forme (et la rigidité) et non par la nature chimique pour les nanofibres/nanotubes est démontrée et publiée depuis une petite dizaine d’années.
Rien de nouveau.. Ces fibres sont interdites dans plusieurs pays du nord de l’Europe parce que extrêmement dangereuses et les études l’ont montré. La laine de roche est encore bien plus dangereuse que la laine de verre. Ailleurs on ferme les yeux !