Les scientifiques se sont effectivement intéressés à cet escargot de mer et plus particulièrement à son venin qui, contre toute attente, pourrait avoir de nombreuses applications dans le secteur médical, ce qui contraste avec son côté mortel pour l’Homme.
En effet, le venin de cet animal contiendrait des composés spéciaux qui nous permettraient non seulement de traiter le cancer mais aussi de concevoir de nouveaux types d’analgésiques qui nous permettront de soigner toutes sortes de maladies dont le paludisme, nous rapporte ScienceAlert.
Le venin de cet escargot de mer aurait un fort potentiel thérapeutique
Pour information, le paludisme est une maladie qui affecte des centaines de millions de personnes chaque année. Néanmoins, des scientifiques ont découvert à travers une étude que les composants moléculaires du venin d’escargot de mer pourraient aider à traiter les formes graves du paludisme en attaquant le Plasmodium falciparum, le parasite protozoaire responsable de la maladie.
L’étude, parue dans Journal of Proteomics, a été menée par des chercheurs de la Florida Atlantic University (FAU) et a porté sur l’espèce d’escargot de mer appelé Conus nux. Les chercheurs ont collecté ce spécimen au large de la côte pacifique du Costa Rica et ont analysé la composition de ses toxines, appelées, conotoxines. Il s’agit de peptides neurotoxiques qui s’attaquent aux protéines situées à la surface des cellules.
Mais si ces conotoxines sont mortels pour les adversaires des Conus nux, elles auraient un vaste potentiel thérapeutique dont on pourrait tirer profit. Selon le chercheur en biomédical Andrew Oleinikov, « les conotoxines ont été rigoureusement étudiées pendant des décennies en tant que sondes moléculaires et conducteurs de médicaments ciblant le système nerveux central ».
Le Conus nux pourrait améliorer les traitements de nombreuses maladies graves
Les chercheurs expliquent que dans les formes sévères de paludisme, le problème est la cytoadhésion des cellules sanguines affectées même après que les parasites ont été tués par un traitement médicamenteux. Ils affirment ainsi dans leur étude que la cytoadhérence entre les érythrocytes infectés par le parasite protozoaire et les récepteurs de l’hôte est le facteur clé de la virulence du parasite.
Ainsi, éliminer l’adhérence du parasite aux récepteurs dans le système vasculaire de l’hôte pourrait ainsi augmenter l’efficacité des chimiothérapies actuelles et futures et contribuer à l’élaboration de médicaments éliminant plus rapidement le parasite. Et c’est là que les conotoxines entrent en jeu puisque les chercheurs ont découvert que ce venin perturbe les interactions protéiques favorisant la cytoadhésion.
Les chercheurs affirment ainsi que ces résultats révèlent que les conotoxines et conopeptides perturbent « les interactions protéine-protéine et protéine-polysaccharide qui contribuent directement à la maladie ». Pour l’instant, les scientifiques n’ont effectué ces recherches qu’en laboratoire mais ils affirment que leur découverte pourrait nettement améliorer le secteur pharmaceutique et pourrait même augmenter l’efficacité du traitement des cas graves de paludisme et même du cancer, du sida et, pourquoi pas, du Covid-19.