Avec leur taille de l’ordre des dizaines de milliers d’années-lumière, les galaxies sont censées émettre une quantité de lumière qui se modifie lentement et régulièrement à des centaines, voire des milliers d’années d’intervalle.
Cependant, un nouvel article paru dans la revue mensuelle de la Royal Astronomical Society affirme que des scientifiques ont observé un comportement différent chez plusieurs galaxies lointaines. Les chercheurs ont remarqué que la lumière émise par celles-ci changeait beaucoup plus rapidement, en seulement quelques années.
20 fréquences radio surveillées de près
Il convient de noter que cette découverte a été rendue possible par l’exploitation de données provenant de puissants radiotélescopes terrestres. Les données en question ont été analysées dans le cadre de l’enquête GaLactic and Extragalactic All Sky MWA (GLEAM), laquelle consiste à scruter l’espace au travers de 20 fréquences radio différentes.
Concrètement, la recherche se focalise sur la détection des signaux émis par les trous noirs, lesquels se trouvent au centre de la plupart des galaxies. Certains trous noirs sont plus actifs que d’autres, ce qui signifie que l’intensité des ondes radio peut varier d’une galaxie à l’autre. On appelle justement « radiogalaxies » les assemblages d’étoiles, de gaz, de poussières, de vide et, éventuellement de matière noire, qui émettent d’importants rayonnements radio-fréquence.
Une centaine de galaxies scintillantes
Les méthodes utilisées par les scientifiques leur ont permis d’obtenir des images radio colorées des ondes projetées par les galaxies lointaines. Les « bébés » galaxies apparaissent ainsi généralement en bleu, signifiant qu’ils sont plus lumineux à des fréquences radio plus élevées.
Sur les 554 « bébés » radiogalaxies que les physiciens ont repérées, 123 émettaient une lumière fluctuante. Mais vu leur taille phénoménale, cela semble impossible à moins qu’ils n’enfreignent les lois de la physique. Il se peut donc que les « bébés » galaxies soient plus grands qu’on ne le pense. La scintillation pourrait aussi résulter d’un autre phénomène.
Plusieurs explications possibles
Pour expliquer ce phénomène inhabituel, les chercheurs avancent plusieurs hypothèses. Lorsqu’elle pénètre l’atmosphère terrestre, la lumière des étoiles se déforme. Or, la lumière des radiogalaxies ayant fait l’objet de l’étude a traversé notre galaxie avant d’être captée par les télescopes terrestres. Le gaz et la poussière à l’intérieur de notre galaxie auraient donc pu la déformer, entraînant un effet de scintillement.
Les trous noirs émettent parfois des particules de haute énergie qui atteignent la Terre. Appelées « blazars », ces monstres cosmiques entraînent parfois un petit point brillant dont l’intensité change sur des échelles de temps courtes. Enfin, il se peut également que la variation de luminosité et de couleur soit la conséquence des « rots » émis par les trous noirs supermassifs.