On pensait que les gamètes mâles, dans leur folle course à la recherche de l’ovule à féconder, nageaient comme des anguilles. Mais non ! Une nouvelle étude démontre quelque chose de différent. Il nous a fallu 300 ans pour mieux voir leur façon de se comporter. En tout cas, ces nouveaux travaux pourraient aider à comprendre certains troubles chez les hommes, comme l’infertilité par exemple. Car le déplacement des spermatozoïdes influe aussi sur le mécanisme de fertilité chez l’homme.
Un mouvement vraiment particulier : Pendant 3 siècles, nous avons cru que les spermatozoïdes bougeaient comme des anguilles. Selon cette étude, les gamètes ne se tortillent pas symétriquement. Les auteurs de l’étude ont pu observer que les spermatozoïdes bougent en tournoyant leurs queues autour d’un grand axe, et de manière asymétrique. Ce mouvement renvoie aux mèches de forage rotatif. Cette observation est rendue possible grâce à la microscopie en 3D.
344 ans jour pour jour
Pour la petite histoire, Anton Van Leeuwenhoek fut le premier scientifique à avoir observé les gamètes humains. Et ces êtres vivants sont les premiers à être observés au microscope. En effet, c’est en 1677 que le néerlandais a décrit le mouvement des spermatozoïdes comme « semblable à un serpent, telle une anguille dans l’eau ». Un détail qui n’a jamais été réfuté par aucune étude depuis cette année-là.
Il aura fallu Hermès Gadêlha, mathématicien à l’Université de Bristol au Royaume-Uni, pour apporter une nouvelle observation. Selon l’auteur, « la nature nous fait découvrir une nouvelle façon de nager, complexe mais ingénieuse ». Effectivement, le scientifique compare la nage des gamètes à celle d’un nageur humain : « mais que le nageur en question bouge la jambe d’un seul côté ».
Une nouvelle méthode rime avec une découverte
Observés au microscope 2D, les spermes humains semblaient être propulsés par la queue, pendant que leurs têtes tournoyaient. Pourtant, les scientifiques étaient déjà en accord sur un postulat : la probabilité d’un élément 3D dans le déplacement des spermatozoïdes. « C’est la technologie qui nous permet d’affirmer ce postulat qui nous fait défaut », a estimé Allan Pacey, professeur d’andrologie de l’Université de Sheffield, qui ne faisait pas partie de l’étude.
Gadêlha, aidé par une équipe de chercheurs de l’Université nationale autonome du Mexique, a utilisé une technique de microscopie en trois dimensions. Cette technique, supportée par une caméra à grande vitesse pouvant enregistrer à 55 000 images par seconde, a démêlé un mystère vieux de 344 ans. « Cela a complètement rompu avec notre système de croyance, admis depuis des génération », a expliqué l’auteur à Live Science.
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