Depuis près de 50 ans, les scientifiques recherchent des preuves pour confirmer l’existence de l’Oddéron, une quasi-particule décrite pour la première fois dans les années 70. Aujourd’hui, grâce à une analyse en profondeur des données expérimentales du Grand collisionneur de hadrons du CERN en Suisse et de l’accélérateur de particules Tevatron du Fermilab aux États-Unis, un grand pas vers l’avant vient d’être franchi.
En effet, cette approche a permis de découvrir la particule mythique. Il convient de noter que nous devons cet exploit à un groupe international de chercheurs. À ce sujet, un document qui résume la trouvaille a récemment été mis en ligne sur la plateforme arXiv.
Une quasi-particule théorisée par des chercheurs français
La naissance de la théorie sur la particule Oddéron remonte à 1973 lorsque deux physiciens français ont constaté qu’il existait une quasi-particule jusque-là inconnue. Depuis, les scientifiques tentent de percer le mystère en recherchant des traces de l’élément dans les protons.
Les particules comme les protons et les neutrons sont effectivement constituées de quarks et de gluons. Ces derniers sont des particules subatomiques plus petites. Grâce aux accélérateurs de particules, il est possible d’apercevoir brièvement leurs éléments constitutifs.
Une étape importante de la physique des particules
L’Oddéron est justement ce qui se forme brièvement lorsque des protons viennent se percuter à très haute énergie. Parfois, les particules ne se brisent pas, mais rebondissent les uns sur les autres et se dispersent. La collision permet aussi d’observer le Poméron. En ce qui concerne l’Oddéron, son existence est donc désormais confirmée grâce à ce travail impliquant des physiciens de différentes nationalités.
« C’est une étape importante de la physique des particules. C’est agréable de contribuer à une meilleure compréhension de la matière, l’élément sur lequel repose les composants fondamentaux de notre monde », s’est réjoui Roman Pasechnik, chercheur en physique des particules à l’Université de Lund, en Suède.
Un travail qui a duré plusieurs mois
Pour arriver à cette découverte, les chercheurs ont étudié des millions de points de données issues du LHC du CERN et du Fermilab. Les données en question sont relatives à des collisions proton/proton et proton/anti-proton. Après plusieurs mois de recherche, un résultat positif vient finalement d’être obtenu.
Comme le note Science Alert, cette confirmation de l’existence de l’Oddéron permet également de combler certaines des lacunes de l’idée moderne de la chromodynamique quantique ou QCD, notamment l’hypothèse de l’interaction des quarks et des gluons au plus petit niveau. En outre, les technologies utilisées dans la traque de la quasi-particule pourraient un jour être utiles pour d’autres domaines, la médecine entre autres.