Le Dévonien a commencé avec la quasi-totalité de la masse continentale de la Terre regroupée en deux grands supercontinents, le Gondwana et l’Euramérique. Ce groupe forma plus tard un unique continent : la Pangée. Pendant cette ère, au cours de 60 millions d’années, notre planète a développé les premières plantes à graines.
La période dévonienne a également été marquée par l’apparition des premières plantes à avoir du véritable bois dans leurs structures, mais aussi des premiers insectes. Malheureusement, un évènement catastrophique s’est produit il y a près de 359 millions d’années, entrainant l’extinction de la vie sur notre planète.
Un coupable étranger ?
Concernant justement cet évènement, les scientifiques ignorent encore de quoi il s’agissait réellement. On a tendance à penser que les extinctions de masse comme celle qui a eu lieu à la fin de période dévonienne sont déclenchées par des causes exclusivement terrestres telles qu’une éruption volcanique dévastatrice ou encore l’impact d’une roche extraterrestre (par exemple l’astéroïde qui a tué les dinosaures). Dans le cas de l’extinction du Dévonien, les chercheurs spéculent que le coupable à l’origine d’un tel désastre n’est peut-être pas local.
Un appauvrissement de la couche d’ozone
En août 2020, un groupe de recherche dirigé par l’astrophysicien Brian Fields de l’Université de l’Illinois à Urbana-Champaign a publié dans la revue PNAS une étude suggérant qu’il se peut que ce grand extincteur de la vie sur Terre soit d’origine très lointaine, c’est-à-dire en dehors de notre système solaire.
Concrètement, Fields et ses collègues se penchent sur l’hypothèse d’une supernova largement dévastatrice. Dans leur papier, les chercheurs explorent ainsi la possibilité que l’affaiblissement de la couche d’ozone coïncidant avec l’extinction du Dévonien ne soit pas le résultat d’une catastrophe d’origine terrestre.
Plus loin qu’on ne le pensait
Fields et ses collaborateurs spéculent notamment que la fin de l’ère dévonienne est le fruit d’une baisse de la concentration d’ozone ayant été provoquée par les effets des rayonnements de l’explosion d’une étoile située à environ 65 années-lumière de la Terre. En fait, la considération selon laquelle les supernovae sont capables d’entrainer une extinction de masse n’est pas totalement nouvelle.
Elle est apparue pour la première fois dans les années 50. Sauf que la communauté scientifique tablait sur une distance de destruction comprise en 25 et 50 années-lumière. Décidément, une supernova qui se produit à une distance plus élevée peut donc toujours faire des ravages sur notre planète. Selon Fields, tout dépend de la puissance des rayons UV, rayons X et rayons gamma entrainés par l’explosion.