L’intelligence artificielle continue de prouver son utilité en permettant de développer des innovations technologiques. Des chercheurs d’Intel et de l’Université Cornell, aux Etats-Unis, ont utilisé l’IA pour mettre au point une puce neuromorphique très spéciale Baptisée « Loihi, » elle est capable de détecter des produits chimiques grâce à leur odeur.
Loihi est donc un nez électronique boosté à l’intelligence artificielle qui peut « sentir » les produits chimiques dangereux. Il s’agit d’une véritable première car le sens de l’odorat et les parfums sont particulièrement difficiles à assimiler pour l’IA. Les chercheurs d’Intel et de l’Université Cornell sont cependant parvenus à développer des « algorithmes neuronaux » qui sont capables d’« imiter ce qu’il se passe dans le cerveau quand on sent quelque chose. »
Intel et l’Université de Cornell peuvent ainsi se vanter d’avoir réussi un véritable petit exploit quand on sait à quel point le sens de l’odorat résulte d’un processus ultra-complexe. Lorsque l’on sent une odeur, plus 400 récepteurs spécifiques du nez sont stimulés par des molécules. Le système olfactif envoie ensuite des impulsions électriques au cerveau et c’est ce qui génère la sensation d’une odeur. Reproduire un tel processus n’est pas aisé : Loihi est d’ailleurs le résultat de plusieurs années de recherche et de travail.
Les chercheurs ont indiqué que le nez électronique est capable de sentir et détecter une dizaine de substances chimiques dangereuses telles que l’acétone, l’ammoniac et le méthane. La technologie est d’autant plus innovante et intéressante car elle est capable de « garder en mémoire les odeurs rencontrées par le passé » comme l’explique fièrement Nabil Imam, auteur principal de la recherche à Intel Labs.
Considérés comme l’« exemple parfait de la recherche contemporaine qui se déroule au carrefour des neurosciences et de l’intelligence artificielle, » les travaux ont été présentés en détails dans la revue Nature Machine Intelligence le 16 mars 2020.
Un énorme potentiel pour de nombreux domaines d’application
A termes, les chercheurs ambitionnent de peaufiner la technologie pour qu’elle parvienne à sentir et reconnaître de nombreuses autres odeurs. La puce neuromorphique Loihi pourrait alors équiper les dispositifs et équipements qui servent à détecter des armes, des explosifs, des stupéfiants et même des maladies.
Cette technologie peut aussi trouver sa place dans le marché de la domotique, notamment pour détecter d’éventuel début d’incendie ou faire office entre autres de détecteur de fumée. Quoi qu’il en soit, son application ne se limitera pas à des usages militaires, contrebandiers ou domestiques.