Le noyau de fer solide au centre de notre planète s’étend davantage d’un côté que de l’autre. Il comporte une partie orientale située sous le continent asiatique, l’océan Indien et la région occidentale de l’océan Pacifique. Cette section orientale se développe davantage sous la mer de Banda en Indonésie, tandis qu’elle croît moins sous le Brésil. Il convient de noter que ce déséquilibre est observé depuis un certain temps. Dans les années 1990, des chercheurs suggéraient déjà une asymétrie du noyau interne de la Terre sur la base de la vitesse de propagation des ondes sismiques.
De nouvelles observations sismiques
La croissance asymétrique du noyau terrestre est un mystère que les scientifiques ne sont pas encore parvenus à expliquer. Cependant, des chercheurs de l’université de Californie à Berkeley affirment avoir trouvé une réponse plausible, et ils détaillent leur découverte dans un article publié dans Nature Geoscience en juillet dernier. La nouvelle étude repose sur de nouvelles observations sismiques; celles-ci ont ensuite été combinées à une modélisation géodynamique et à des estimations du comportement des alliages de fer à haute pression. La méthode confirme les observations antérieures concernant la croissance asymétrique sous la mer de Banda et la région occidentale du Brésil.
Notre planète absorbe la chaleur plus vite à certains endroits
Pour mieux comprendre le phénomène, on peut prendre le refroidissement d’une crème glacée comme référence: en utilisant un réfrigérateur qui ne fonctionne que d’un côté, les cristaux de glace ne se formeront que sur le côté de la crème où le refroidissement est efficace. Notre planète n’absorbe pas la chaleur de la même manière à certains endroits. Certaines zones sont de grosses pompes thermiques contrairement à d’autres. Ce processus inégal provoque une croissance asymétrique du noyau interne. Par ailleurs, le noyau de fer solide est soumis à des forces gravitationnelles qui répartissent uniformément les matériaux du fait d’un processus de flux intérieur rampant. Le phénomène maintient la forme sphérique du noyau interne. Cela signifie que notre planète ne risque pas de basculer. En fait, l’étude ne montre pas que la croissance asymétrique du noyau terrestre est anormale. L’équipe de recherche pense également avoir déterminé l’âge du noyau terrestre: celui-ci se situerait entre 500 millions et 1,5 milliard d’années.
Des observations à confirmer
La nouvelle étude présente un modèle précis du noyau interne de la planète bleue. Cependant, les auteurs se sont appuyés sur un certain nombre d’hypothèses devant être vraies pour que leurs observations restent correctes. Par exemple, le modèle ne fonctionne que si le noyau de la Terre est constitué d’une phase cristalline spécifique de fer, dont l’existence fait encore l’objet de beaucoup d’incertitudes.
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